LES MUSEES SONT-ILS DANGEREUX ?
ALORS, LAISSEZ-NOUS OUVRIR ET HANTER NOS EXPOSITIONS FANTOMES !

Comprendre et défendre la biodiversité et la culturodiversité
Le mot « Nuage Vert » est une dénomination poétique qui lie la terre (la végétation) et le ciel. Il évoque le mouvement : un nuage d’herbe qui vagabonde librement. Il s’agit effectivement d’un concept neuf : un musée ancré dans un territoire (la Corrèze) avec des collections mais qui joue le mouvement et la diffusion matériellement […]
Lire la suiteUn des objets précieux et emblématiques des collections : le marteau clôturant la COP 21 à Paris en 2015 dédicacé à Nuage Vert par Laurent Fabius Là où commence l’image, création de Philippe Curval en 2017. Nuage Vert conserve des pièces qui permettent de réfléchir à notre univers multimédiatique en mutation et […]
Lire la suiteQu’est-ce que le LabSav ? Apprendre à tout âge est la condition première de la liberté de choisir ! Le LabSav (Laboratoire des Savoirs), lié au Nuage Vert – musée mobile Vallée de la Dordogne, est une série d’événements construits pour intervenir dans la vie des populations afin de délivrer gratuitement des […]
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Nous sommes confits donc. L’heure est propice à l’introspection (pour les pressés : en fin de texte, vous avez les infos pratiques).
Pendant longtemps, je me suis intéressé à la science-fiction comme à un art du kitsch, avec distance. Mon rationalisme provoquait un peu d’ironie par rapport à ces projections fantasmées : je trouvais cela très peu scientifique, drôle et pas spécialement onirique. Seul Philip K Dick avec sa paranoïa grandiose passant d’un univers à un autre me fascinait : oui, le réel n’est que notre perception et notre acceptation de ce que nous jugeons comme étant réel. La démarche scientifique –qui reste le seul lien entre des humains si écartelés dans leurs convictions– s’accompagne ainsi d’un caractère évolutif et critique.
Alors, pour la première fois aujourd’hui, je suis entré dans la science-fiction. Au cours de ma vie, je suis allé sur tous les continents, ai vécu des situations pouvant relever du romanesque, ai vu ce que la guerre pouvait être ou les régimes autoritaires. L’ordre sanitaire en marche est d’une autre nature. NOUS SOMMES ENTRES DANS LA SCIENCE-FICTION. Nous vivons l’inédit : ce que j’ai appelé les « sociétés du contrôle » et le « grand hôpital planétaire ». Et cela s’est fait aussi vite que la déclaration de guerre en 1914 : un enchaînement incontrôlé qui fait basculer dans un nouvel état –qu’on l’approuve ou le désapprouve.
Dans cette situation, Nuage Vert – musée mobile Vallée de la Dordogne a appelé dès mars 2020 lors du premier confinement en France à la Résistance culturelle, faisant immédiatement des vidéos en ligne sur l’expo « Boris Vian, de la ‘Pataphysique à la science-fiction » et sur l’histoire de l’écologie. Dès le déconfinement, le 16 mai s’ouvrait « MONTRER L’INVISIBLE. Ca ressemble à quoi un virus ? » avec édition d’un livre, manière d’apporter des pièces précieuses visuelles sur les virus et des réflexions de fond. Aujourd’hui, nous lançons une exposition et un livre sur un sujet tabou, la mort : « PORCELAINES DE LA MORT. Dans les cimetières du Limousin à la Chine par André Chabot ». Un livre (disponible par carte bancaire sur lulu.com) l’accompagne, célébrant l’œuvre d’une vie, celle d’André Chabot dans les cimetières de la planète, et offrant des textes inédits de lui, de l’écrivain belge André Stas et de Marc-Olivier Gonseth, qui dirigea l’innovant musée d’ethnographie de Neuchâtel.
Cette résistance doit en effet se poursuivre. Peut-être les « petites » institutions peuvent y trouver souplesse, rapidité, originalité. Dans notre monde de l’ubiquité locale-globale où nous vivons ici avec les visions incessantes de l’ailleurs sur écran interposé, faire une exposition est devenu un prétexte à visites virtuelles, à vidéos diverses, à jeux, produits dérivés et aussi toujours à livres. Le musée se confond par endroit avec des lieux de spectacles comme ces projections spectaculaires où l’art devient juste prétexte à « show ».
Mais, pour les institutions traditionnelles, comme les fermetures frappent, rôdent et rôderont, la « vraie » visite risque aussi de devenir superfétatoire et les lieux des prétextes à produits diffusés : pas de local en présentiel et pas de vision directe. C’est alors probablement le moment de défendre l’importance des collections, des pièces réelles, leur pouvoir d’évocation, soit en expliquant à distance, soit avec des visites sur rendez-vous pour peu de personnes. Des pratiques qualitatives feront ainsi comprendre l’émotion particulière du contact avec l’oeuvre ou l’objet unique. Même des multiples (photos, affiches…) deviennent d’ailleurs uniques dans leur matérialité et peuvent créer la fascination. C’est là où la fonction du musée –celle de montrer de « vraies » pièces rares– va reprendre tout son prix, quand tout bascule dans le virtuel.
Continuons donc à organiser des expositions fantômes comme actes de résistance et manière de promouvoir le rare, le précieux, qui n’est pas juste la Joconde mais peut être un tissu du quotidien qui a une histoire. LES OBJETS PARLENT. Des reliques ? En tout cas des traces physiques qui signifient. Et les musées ne sont plus juste des coffres-forts à patrimoine, ils sont des médias (les « musédias ») qui nous donnent des outils pour comprendre le monde, avoir des repères, et construire sa joie de trouver « beau » telle ou telle chose, pas juste sur écran en zapping, dans sa MATERIALITE. Belle perspective à la fois civique et marque d’une place singulière dans les industries du divertissement.
L’heure est aux expos fantômes ? Ouvrons-les, persévérons, et saisissons qu’elles peuvent être le moyen de comprendre le précieux.
ALORS LES INFOS PRATIQUES (imposées par les circonstances) :
Laurent Gervereau
Cette semaine, Nuage Vert – musée mobile Vallée de la Dordogne secoue le patrimoine à travers deux opérations : la saison 2 des cours autour des arts et du visuel et les Journées européennes du Patrimoine avec des rendez-vous qui convoquent nature et culture.
A l’ère de la confusion multimédiatique, se repérer dans notre univers visuel devient une priorité civique, autant qu’un plaisir. Alexandra Duchêne reprend les cours du jeudi soir à 19h à Nuage Vert. Premier rendez-vous jeudi 17 septembre sur la Préhistoire. Et puis un programme en ligne sur nuage-vert.com avec des rendez-vous très variés : les jardins de la Renaissance, les « Vénus » à la Préhistoire, l’art déco des années 1920-30, les Caravagesques, l’apparition de l’agriculture au Néolithique, les grands courants artistiques au XIXe siècle, l’art dit « classique » de l’Antiquité à nos jours… C’est 15 euros le cours et il faut s’inscrire (contact@nuage-vert.com ou 0612296097).
Samedi 19 septembre, pour la deuxième année, Nuage Vert organise des Escapades de la bioculture à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. C’est gratuit comme la grande majorité des activités. L’idée est de marier nature et culture et de considérer que le patrimoine n’est pas juste fait de vieilles pierres. Ainsi, le samedi 19 septembre matin a lieu une promenade architecturale avec Jacques Patureau (« LA RUE SAINTE CLAIRE : éléments d’architecture des maisons bourgeoises et de l’histoire de quelques familles qui les ont habitées »). Rendez-vous à 10h30 place Delmas.
A 15h, deuxième étape du cycle avec le grand préhistorien Michel Lorblanchet : « Les humains à la Préhistoire et leur environnement. A propos de la spiritualité des Paléolithiques du Quercy : interprétation des grottes ornées régionales « , salle Saintangel au jardin public. A 16h30 à partir de Nuage Vert au jardin public, balade naturaliste avec Jean-Michel Teulière dans le cadre de l’ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) : « Déambulation Argentacoise à la recherche des oiseaux migrateurs« . La vallée de la Dordogne est un grand axe migratoire pour la faune sauvage. En cette période de l’année, de nombreux oiseaux partent pour les « pays chauds » en empruntant ce « couloir », ce point de repère. Découverte de la diversité des espèces qui compose ce peuple migrateur, qui est en train de nous survoler. Pourquoi, quand, comment, où migrent les oiseaux ?
Des occasions de découvertes très diverses…
Les cours reprennent !
Alexandra Duchêne a établi le programme 2020-21. C’est à Nuage Vert le jeudi à 19h. Il faut s’inscrire. Le prix est de 15 euros le cours. Vous avez le détail ci-dessous et toutes les dates.
C’est très varié de manière à vous initier à des périodes et vecteurs différents : les jardins de la Renaissance, les « Vénus » à la Préhistoire, l’art déco des années 1920-30, les Caravagesques, l’apparition de l’agriculture au Néolithique, les grands courants artistiques au XIXe siècle, l’art dit « classique » de l’Antiquité à nos jours…
A l’ère de la confusion multimédiatique, se repérer dans notre univers visuel devient une priorité civique, autant qu’un plaisir !
TOUS RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS : contact@nuage-vert.com et 06 12 29 60 97