Un des objets précieux et emblématiques des collections : le marteau clôturant la COP 21 sur le climat à Paris en 2015 dédicacé à Nuage Vert par Laurent Fabius en 2017 (un autre marteau a été fabriqué avec un coffret pour son bureau parisien, montré dans Paris-Match en octobre 2021). Nuage Vert, soucieux tant du climat que des pollutions (terre, eau, air), est pionnier dans la défense conjointe de la biodiversité et de la culturodiversité
Là où commence l’image, création de Philippe Curval en 2017. Nuage Vert conserve des pièces qui permettent de réfléchir à notre univers multimédiatique en mutation et de faire de l’éducation aux images (en temps de paix ou en temps de guerre, sur la propagande, la communication ou la publicité, avec les arts et la pop culture…). Philippe Curval est un auteur d’anticipation très important depuis les années 1950 jusqu’au cyberpunk aujourd’hui, à la fois romancier, théoricien de la science-fiction et créateur de « décollages ». Dès 1953, il vend ses livres à Valérie Schmidt pour l’ouverture de la librairie La Balance en décembre 1953 et contribue à organiser l’exposition « Présence du futur » (qui devient le titre d’une célèbre collection de 1954 à 2000 chez Denoël). En 2021, il participe à La fin du monde ne date pas d’aujourd’hui —façon de réfléchir à nos temps dystopiques– et offre plusieurs compositions fortes à Nuage Vert. Nuage Vert, à travers des manifestations diverses et ses collections, interroge ainsi nos grands enjeux actuels concernant l’environnement comme notre rapport aux médias (voir par exemple CONNECTER / DECONNECTER en 2018, dont Alain Le Quernec a créé l’image)
COLLECTIONS NUAGE VERT
Principaux fonds
Certains fonds sont embryonnaires mais l’ensemble montre la diversité des collections et les nombreuses possibilités d’expositions et d’animations sur tout le territoire (et de prêts ou de diffusion multimedia). Ces fonds sont axés d’abord sur des thèmes locaux de Corrèze et de la Vallée de la Dordogne et s’étendent ensuite à des questions nationales, européennes et planétaires. La liste est indicative car ces collections sont en augmentation constante. L’ordre est généralement par ordre d’arrivée mais ne correspond pas à une hiérarchie. Voir aussi la banque de données des collections qui sont peu à peu mises en ligne
Fonds d’histoire locale : Corrèze, Limousin, Vallée de la Dordogne
Lieux
- fonds Argentat histoire (oeuvres, objets, cartes postales…)
- fonds Tours de Merle histoire
- fonds Xaintrie histoire
- fonds Corrèze histoire
- fonds barrages sur la Dordogne
- fonds sources de la Dordogne et la Bourboule thermalisme histoire
- fonds Pompadour et équitation
- fonds Limoges
- fonds Lot
- fonds Bergeracois
- fonds Périgord
- fonds Bec d’Ambès
- fonds Auvergne
- fonds Toulouse
- fonds général Vallée de la Dordogne
La Corrèze, terre d’insectes !
Nous le redirons, mais Pierre-André Latreille est nommé « prince des entomologistes ». Il est né à Brive et publie en 1796 l’ouvrage qui fait référence Précis des caractères génériques des insectes. Le maire d’Argentat et député de la Corrèze Joseph Vachal décrit et dépose au Muséum national d’histoire naturelle à Paris 786 nouvelles espèces d’hyménoptères (ce sont les abeilles, guêpes, fourmis, frelons, soit des espèces très importantes dans la biodiversité et les rapports aux humains). Il joue un rôle essentiel pour la ville en faisant construire l’ancien pont. Nuage Vert a demandé à l’artiste Kiki Picasso de faire le portrait subjectif de l’Argentacois majeur Joseph Vachal, prince des abeilles et autres hyménoptères. Voilà le résultat de cette création offerte où Vachal est pénétré par sa passion des insectes épinglés (vous verrez plus bas la version en couleurs). Merci beaucoup pour une image emblématique de la passion corrézienne, qui s’est traduite par le don de toute la collection d’insectes de l’Argentacois Gérard Lesbordes à Nuage Vert ! Nous sommes insectophiles ! Comme la Corrèze ! C’est une défense basique et essentielle de la biodiversité
Nuage Vert pratique la veille documentaire pour la préservation patrimoniale. Cela permet de sauver des fonds importants dans des familles locales : Pradinas, Lesbordes ou Audebert, sans compter toute l’enquête réalisée par Alexandra Duchêne pour Argentat entre nature et culture. Voici une des deux aquarelles découvertes sur Argentat par un artiste oeuvrant entre les années 1920 et 1950, Marius Duriez (1894-1961). Ingénieur général des ponts et chaussées et circulant entre la France et la Grande-Bretagne (ou les Etats-Unis, Nuage Vert conservant aussi une aquarelle par l’auteur du parc de Yellowstone –premier parc national au monde ouvert en 1872), Marius Duriez a profité des conseils de son grand ami Henri Matisse pour réaliser des aquarelles au cours de ses déplacements. Voici donc deux pièces rares qui rejoignent les autres fonds historiques sur la ville gardés dans les collections. Cette aquarelle est titrée : Vieilles maisons à Argentat (en Corrèze)
Marius Duriez, aquarelle intitulée Vieille demeure à Argentat (Corrèze)
Liadou corrézien du début du XXe siècle, gravé « Lucien ». Le liadou servait à lier les gerbes de paille (les javelles de blé). Nuage Vert a gardé des pièces liées à la vie quotidienne ancienne des campagnes, souvent fabriquées par les paysans et paysannes (ruche, fléau, machine à carder, masse en bois, fuseau pour filer, baratte…). Il ne s’agit aucunement de concurrencer les nombreux écomusées, mais de pouvoir montrer des objets évocateurs et d’en comprendre aussi l’esthétique
Lettre autographe originale signée par Joséphine Baker envoyée du château des Milandes (Dordogne) en octobre 1968. Joséphine Baker, qui y avait installé son foyer des enfants du monde, doit en partir pour des raisons financières. Elle refuse dans cette lettre inédite la location du château de Bity en Corrèze proposée par son propriétaire toulousain. Ce château sera acheté juste après, en mars 1969, par Jacques Chirac (la lettre fait partie des collections de Nuage Vert – musée mobile Vallée de la Dordogne). Cette pièce a figuré en 2020 dans l’exposition et le livre SAND, COLETTE, BAKER ET BEAUVOIR entre Corrèze, Limousin et Vallée de la Dordogne avec notamment un texte inédit offert par Michelle Perrot
Tract clandestin de la Résistance à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale par le Comité départemental de Défense et d’action paysanne du Limousin (juillet 1944)
» Scolopendre, Scolopendrium officinale, langue de cerf, langue de boeuf, herbe à la rate, herbe hépatique, famille des Aspleniacées, janvier 2003, rives des canaux du parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville « , œuvre faisant partie des lieux sombres et humides, exposée en 2005 au centre d’art contemporain de Meymac et publiée aux éditions Panama en 2006 dans le tome 4 des Herbailles, petits herbiers de circonstance
Marinette Cueco, qui est née et a grandi à Argentat-sur-Dordogne, est une artiste très importante ayant commencé à réaliser de l’art à partir du végétal dans les années 1970. Nuage Vert a organisé en deux expositions l’été 2020 un hommage : « Argentat fête Marinette ». Elle a offert généreusement le 4 octobre 2020 à Nuage Vert trois herbiers géants, dont deux collectés en Corrèze au Pouget, maison des Cueco à Vigeois près d’Uzerche. Les deux autres sont :
» Gui, gu, glue, bouchon, famille des Loranthacées, Viscum album, vert de pommier, bois de la Sainte Croix, cueilli sur vieux arbres au Pouget, pommiers, cerisiers, érable, automne 2000 « , œuvre faisant partie de Toxiques et Héroïques, exposée en 2006 à la Maison des arts de Bagneux et publiée aux éditions Panama dans le tome 3 des Herbailles, petits herbiers de circonstance
» Mûrier à papier, Morus Papurifera ou Papyrifera Broussonetia, famille des Moracées, origine Extrême-Orient, jardin du Pouget « , œuvre faisant partie de Voyageurs immobiles, exposée en 2006 au Musée des Beaux-Arts de Pau et publiée aux éditions Panama dans le tome 5 des Herbailles, petits herbiers de circonstance.
Cet ensemble est exemplaire d’un travail liant nature et culture, esthétique et botanique, défense de la biodiversité et culturodiversité, science et poésie, toutes choses à la base de Nuage Vert
Colette épouse en 1912 Henry de Jouvenel –propriétaire du château de Varetz près de Brive en Corrèze– avec qui elle a son seul enfant, Colette de Jouvenel (qui habitera Curemonte). Amoureuse et chantre de la nature, c’est son histoire qui est restituée avec un texte inédit de Michelle Perrot sur SAND, COLETTE, BAKER ET BEAUVOIR entre Corrèze, Limousin et Vallée de la Dordogne. Une exposition est présentée début 2020 à partir des collections de Nuage Vert et un livre est publié (auquel collaborent Olivier Dard et François Soustre), qui évoquent non seulement l’attachement puissant de ces créatrices à la flore, à la faune, aux paysages locaux, mais aussi l’histoire du féminisme. Fonds Colette (avec lettre originale à Marguerite Moreno) et Jouvenel
Suzanne Lacore naît en 1875 à Beyssac en Corrèze. En 1882, sa mère devenue veuve déménage en Dordogne avec ses 6 enfants. Suzanne Lacore sera institutrice. Féministe (autrice en 1932 de Femmes socialistes conservé à Nuage Vert), le 4 juin 1936 elle devient une des 3 femmes du gouvernement Léon Blum (premières en France, alors que les femmes ne pourrons voter qu’en 1945) : sous-secrétaire d’Etat à la Protection de l’Enfance jusqu’en 1937. Voici un exemplaire dédicacé du livre qu’elle publie à 85 ans en 1960 consacré au combat de sa vie : l’enfance
La donation des maquettes de jardins de Jacques Hennequin à Nuage Vert en « une » du journal La Montagne le 27 décembre 2018
Carte postale des années 1950 sur le camp de naturistes à Montalivet. Nuage Vert a rassemblé de longue date des collections concernant le naturisme, mouvement montré notamment dans les livres et expositions sur l’histoire des cabanes ou celle sur l’histoire de la marche avec Antoine de Baecque. Tout cela est lié aux idées libertaires comme aux congés payés et à l’émergence des loisirs. C’est un aspect de l’écologie, de notre rapport à la nature, objet de l’exposition et du livre début 2024 : NATURISME CONTRE NUDISME ? Petite histoire des corps et de l’écologie à l’émergence des loisirs (1890-1965). L’histoire locale d’Argentat y est largement présente en montrant depuis les années 1930 les sports d’eau, les campings (le Gibanel créé en 1960), la vie au grand air. Partant d’Elisée Reclus (« naturien ») ou des naturopathes comme Adolf Just (son livre Retour à la nature paraît aux Etats-Unis en 1903 et influence Gandhi), le naturisme est porté par les idées libertaires, pré-écologistes, le féminisme et l’union libre, le végétarisme, le pacifisme… Il émerge dans l’entre-deux-guerres avec notamment des médecins hygiénistes comme Paul Carton ou les frères Gaston et André Durville, fondateurs de la Société naturiste en 1927, du camp naturiste de Physiopolis dans l’île du Platais en 1928 et celui d’Héliopolis en 1932 à l’ïle du Levant. Le naturisme se développe dans les années 1950 et 1960, jusqu’à influencer le nudisme de la libération sexuelle (Cap d’Agde). Montalivet en Gironde y occupe une place singulière. Albert Lecocq fonde en 1950 le Centre héliomarin de Vendays-Montalivet (CHM). En 1953, y est créée la Fédération naturiste internationale. Il publie la revue La Vie au soleil en 1949 (toujours existante), que poursuit son épouse Christiane après sa disparition en 1969 (elle décède en décembre 2014 à 103 ans). Nuage Vert garde de nombreuses pièces locales et nationales ou internationales (liées aussi à la protection des animaux, comme Henry Stephens Salt avec Les droits de l’animal en 1900 ou un portrait signé et des éditions originales de Saint-Georges de Bouhelier, créateur en 1895 du mouvement artistique et littéraire « Le Naturisme »). Autre exemple : l’article rare de Renée Dunan dans la revue L’en dehors n° 148-149 (mi-décembre 1928) sur le « nudisme révolutionnaire » (l’article s’intitule « LE NUDISME, revendication révolutionnaire ? »)
Cette revue de 1947 lithographiée est consacrée à l’artiste BAYA (Fatma Haddad, née en 1931 à Bordj el Kiffan et décédée en Algérie à Blida en 1998) avec un texte d’André Breton (collection Nuage Vert). Elle connaît la célébrité à partir de cette exposition à la galerie Maeght en 1947 où elle vient à Paris (elle viendra à plusieurs reprises exposer et rencontrer des artistes en France). Une exposition en 2022 itinérante avec un livre Baya. Femmes en leur Jardin a remis à l’honneur cette artiste très originale. Nuage Vert conserve aussi le numéro du 15 janvier 1948 de La Semaine de Suzette avec l’article sur Baya : « BAYA, PETITE FILLE DES MILLE ET UNE NUITS ». Tout cela fait partie d’un travail de culturodiversité sur les différentes civilisations et les passerelles entre elles. C’est aussi une partie des collections concernant l’histoire du féminisme, avec la publication à laquelle Michelle Perrot a participé (Sand, Colette, Baker et Beauvoir). Enfin, ces créatrices sont très fortement liées à la nature, ce qui rejoint la défense de la biodiversité
Dédicace à Nuage Vert de Richard Powers lors de la sortie en français de L’Arbre Monde en 2018
Nuage Vert a collecté sur l’histoire longue de l’écologie, bien avant que l’écologie politique émerge à partir de 1970. Ainsi l’histoire de la marche (expo et livre en 2022) avec par exemple Théodore Rousseau et George Sand et Victor Hugo dans la défense de la forêt de Fontainebleau. Voilà une pièce précieuse : l’artiste Henri Rivière, entre art nouveau et japonisme, crée ce diplôme en 1905 pour la première association de défense environnementale en France. Le poète Jean Lahor (pseudonyme du docteur Henri Cazalis) écrit l’article « Une Société à créer pour la protection des paysages français » paru le dans La Revue des Revues. La Société pour la protection des paysages de France est lancée le
Voilà une très rare affiche pour la conférence de René Dumont du 28 juin 1974 à Montpellier sur les pollutions, juste après avoir été le premier candidat écologiste à une élection présidentielle sur la planète. Après le premier Jour de la Terre (Earth Day) en 1970, se développe en effet l’écologie politique (Les Amis de la Terre en 1970 en France, La Gueule ouverte de Pierre Fournier en 1972 avec Reiser, Cabu, Isabelle Cabut, Gébé…) et toutes les problématiques environnementales actuelles sont alors énoncées. René Dumont, agronome qui se bat contre la faim sur différents continents depuis les années 1950, publie en 1973 L’Utopie ou la mort, traduit en plusieurs langues et édité en livre de poche en 1974. Il innove à la présidentielle en parlant de la rareté de l’eau () et des guerres de l’eau à venir (montrant son verre d’eau à la télévision devant Jean Carlier : « je bois devant vous un verre d’eau précieuse« ), se déplaçant à bicyclette, choisissant une péniche comme siège de campagne. Il marque, les esprits avec son pull rouge, tout en ne recueillant que 1,35% des voix malgré ses propos visionnaires (Nuage Vert conserve sa profession de foi, des publications, sa signature… et bien sûr le Musée du Vivant à AgroParisTech est le lieu de toutes ses archives, objets personnels et même de son urne funéraire, tout cela grâce à la générosité de Charlotte Paquet-Dumont, qui a collaboré avec lui avec beaucoup d’énergie). NUAGE VERT est désormais le siège de la Fondation René Dumont, présidée par Marc Dufumier. Chantal Montellier a créé (avec la collaboration de l’école supérieure d’art de Dunkerque) le premier mur peint sur le bâtiment de NUAGE VERT en hommage à René Dumont. NUAGE VERT est aussi le lieu d’un fonds Bernard Charbonneau et des collections importantes d’André Louis, pionnier de l’agriculture biologique en France (il cite le terme dès 1949), créateur en 1964 de Nature & Progrès (Centre André Louis pour l’Agriculture Biologique – CALAB). Voir ELLUL, CHARBONNEAU, ANDRE LOUIS. Trois pionniers de l’écologie en Nouvelle Aquitaine (expo et livre en 2021)
Le premier mur peint en hommage à René Dumont créé en 2019 par Chantal Montellier avec l’école supérieure d’art de Dunkerque sur le bâtiment de Nuage Vert à Argentat-sur-Dordogne (photo Yves Desbuquois – Nuage Vert). Nuage Vert abrite la Fondation René Dumont, présidée par Marc Dufumier et a reçu le 29 avril 2024, lors de l’événement organisé avec Marc Dufumier et Laurent Gervereau pour les 50 ans de la candidature de René Dumont à l’élection présidentielle de 1974, d’une donation de photos inédites de René Dumont et Charlotte Paquet-Dumont venant du Québec (grand merci à Pauline Paquet, la soeur de Charlotte !). L’agronome rencontre en effet Charlotte en octobre 1968 lors d’un voyage au Canada où l’Université d’Ottawa l’a invité pour lui remettre le titre de docteur honoris causa. Ils s’écrivent ensuite pendant plusieurs années (parfois tous les jours) et en mars 1982 René Dumont (il a alors 78 ans) prend l’avion pour le Québec et lui propose de « l’enlever ». Charlotte, bouleversée, accepte. Elle vient s’intaller à Paris en juin et deux jours plus tard il et elle partent en Chine. Ils ne se quitteront plus et Charlotte collaborera avec René, apparaissant à la tribune à travers la planète avec lui et co-signant six livres. René Dumont, avare en confidences intimes, lâchera : « Charlotte est le secret de ma longévité«
Les Tours de Carbonnières, peinture de Pierre Zahnd, artiste argentacois de la famille Lestourgie. Pierre Zahnd avait une maladie dégénérative dont il a succombé, qui déformait son visage. Il a réalisé beaucoup de portraits (Nuage Vert en conserve). Ce paysage est unique. En dessous, peinture sur papier Arches de Pierre Zahnd réalisée en novembre 1988, Coquelicots (fleurs qui signalent l’absence des pesticides). Au dos, une autre oeuvre est un très rare autoportrait de dos face à une fenêtre avec barreaux
Catherine Laporte-Moreu dans l’atelier de Vayrac devant quelques-unes des peintures de René Moreu données à Nuage Vert. Cette très importante donation est essentielle (125 peintures, une cinquantaine de dessins, des affiches, des photos et de la documentation des années 1950 aux années 2000) d’un artiste disparu presque centenaire vivant près d’Argentat. En effet, grand résistant et fondateur de Vaillant après la guerre, c‘est lui qui anime ce qui deviendra le fameux journal Pif, engageant des Gotlib, Mandryka, Hugo Pratt débutants et portant avec Lécureux (Rahan) ou Arnal républicain espagnol déporté à Mauthausen (Placid et Muzo) un lieu de liberté et d’inventivité des comics à la française. MAIS C’EST AUSSI UN RESISTANT DU REGARD. Quelqu’un qui a lutté toute sa vie contre la cécité. Et qui développe une oeuvre peinte puissante, variée, par séries depuis la fin des années 1950. Les titres de ses oeuvres, comme chez Erik Satie, sont en eux-mêmes des morceaux d’humour et de poésie. Il expose avec Picasso et Miro. Parallèlement, il explore le visuel dans des compositions TOUTES AXEES SUR LA NATURE, défenseur incessant de la biodiversité. Présent dans des musées importants (à Lausanne dans la Collection de l’Art Brut comme au LAM à Lille), le fonds très conséquent de Nuage Vert permet d’en faire un lieu référent sur son oeuvre, une oeuvre libre, atypique d’un artiste très singulier par son parcours et ses créations, très attachant par sa personnalité discrète et subtile, qui mérite vraiment d’être mis à l’honneur. René Moreu, avec subtilité et humour, nous parle de nature, de la difficulté à voir, de la liberté. En 2024, est organisée l’exposition sur deux sites (Nuage Vert et la médiathèque Xaintrie Val’Dordogne) et le livre : RENE MOREU. Handicap, créations, écologie entre Pif et Picasso
A l’occasion de la donation René Moreu (décédé presque centenaire à Vayrac en 2020), Nuage Vert a acquis la quasi totalité de ses albums illustrés très novateurs (avec des textes d’Alain Gheerbrant, Jean Ollivier ou Pierre Gamarra) des années 1950 aux années 1970 et des revues, notamment Vaillant dont il a été rédacteur en chef de 1945 à 1949 avec Madeleine Bellet sa compagne (elle aussi issue de la Résistance) qui dirigeait, et qu’il a continué à suivre jusqu’à Pif Gadget, mais aussi Riquiqui ou Pipolin. Le fonds Vaillant d’obédience communiste complète un ensemble sur les catholiques Coeurs Vaillants et Ames Vaillantes couvrant la guerre, le pétainisme et les ressorties d’après-guerre, à côté du gaulliste Coq Hardi de Marijac (ou du collaborationniste Téméraire). C’est ainsi l’Histoire qui est traversée avec cette presse jeunesse. C’est l’occasion en 2024 de mettre en valeur les collections de bandes dessinées de Nuage Vert depuis la fin du XIXe siècle jusqu’en 1949 (date en France de la loi du 16 juillet sur les publications destinées à la jeunesse) : SUPER-HEROS, SUPER-HEROINES, Des origines françaises à travers la littérature populaire, les films et la bande dessinée. Gilles Ratier et Didier Klingler y participent activement. Le cinéma (avec Musidora, la première super-héroïne sur les écrans) et la littérature populaire (Maurice Leblanc et les couvertures d’Arsène Lupin, Renée Gouraud d’Ablancourt –sous pseudo René d’Anjou– et sa super-héroïne Véga la magicienne en 1912 ou Gaston Leroux) influencent cette émergence dès avant 1914. Laurent Véray et Carole Aurouet écrivent sur ces aspects. Cette manifestation permet ainsi à la fois de comprendre l’histoire de la BD et de constater que les périodes de crise (la crise de 1929 comme l’après-Deuxième Guerre mondiale ou les périls environnementaux aujourd’hui) favorisent l’émergence de super-humains qui « sauvent ». La mise en évidence des images de la culture populaire ancienne permet ainsi, pour toutes les générations, de saisir nos fantasmes et nos terreurs actuelles
Le dessinateur, graphiste et artiste Gg a donné de nombreux dessins originaux à Nuage Vert –notamment sur le végétal– à qui il a offert son logo (très grand merci à lui !). Il a collaboré par des créations inédites au livre ARBRES & PLANTIGRADES. Les arbres poussent, les humains aussi en 2019, pour lesquels le grand écrivain né à Brive Pierre Bergounioux a bien voulu écrire un texte dont Nuage Vert conserve le manuscrit
Ruche corrézienne ancienne (coll. Nuage Vert)
Will (Willy Maltaite), portrait aquarellé d’André Malraux, 1964 (collection Nuage Vert). André Malraux se réfugia en 1942 à Saint-Chamant (tout près d’Emmanuel Berl et Mireille à Argentat, juifs accueillis par des Justes). Il s’intéresse en fait dès l’entre-deux-guerres à l’univers des images (et Nuage Vert a collecté à ce sujet), s’occupant de maquettes iconographiques dans l’édition, marqué d’après Clara Malraux par sa rencontre avec Alfred Salmony du musée de Cologne en 1923 (lançant l’exemple des analogies entre « une tête Han et une tête romane »). Nuage Vert conserve l’exemplaire de Nos vingt ans qui évoque cela par Clara Malraux, dédicacé à Maurice de Gandillac (traducteur de Walter Benjamin) et son épouse Geneviève (« de la part de leur vraie amie »). Malraux pratique l’exercice des passages entre civilisations et périodes. Il défend le comparatisme et écrit en mars 1922 : « Nous ne pouvons sentir que par comparaison (…) Le génie grec sera mieux compris par l’opposition d’une statue grecque à une statue égyptienne ou asiatique que par la connaissance de cent statues
grecques.« (texte fondateur pour le catalogue de l’exposition Galanis à la galerie de la Licorne). En 1929, Paul Valéry publie, dans le livre collectif De la musique avant toute chose, l’article : « La Conquête de l’ubiquité » (« Les oeuvres acquèreront une sorte d’ubiquité (…) Elles ne seront plus seulement quelque part, mais toutes où quelqu’un sera, et quelque appareil »). Walter Benjamin adresse en 1936 à André Malraux un tiré à part de son article « L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée » avec la dédicace : « A Monsieur André Malraux / hommage de l’auteur / Walter Benjamin« (l’article de Benjamin est salué postérieurement par Malraux en 1946, qualifiant son essai de « remarquable travail »). Georges Didi-Huberman consacre en 2013 un cycle de conférences et un livre à ces questions : L’album de l’art à l’époque du musée imaginaire. François Albera, en 2015 dans la revue historique du cinéma 1895, rappelle avec l’article « La « maquette farfelue » du Musée imaginaire » que : « On peut donc parler d’un « modèle » cinématographique et se demander dans quelle mesure Malraux n’y a pas vu une incitation à développer sa réflexion sur l’illustration de ses livres sur l’art, en particulier Les Voix du Silence, Le Musée imaginaire (qu’il a entrepris en 1943 à Saint-Chamant) jusqu’à son premier Goya ». Ce travail sur l’art reproduit (« J’appelle Musée imaginaire la totalité de ce que les gens peuvent connaître aujourd’hui même en n’étant pas dans un musée, c’est-à-dire ce qu’ils connaissent par les reproductions »), mis en scène, comparé, « cinématographisé », rejoint les travaux de Nuage Vert concernant la virtualisation et l’aspect multi-supports de notre rapport au monde actuel (voir TOUT EST FAUX, TOUT EST VRAI. IA en 2024)
La notion de « musée imaginaire » chemine chez André Malraux à partir de 1943 où il se réfugie à Saint-Chamant près d’Argentat (Emmanuel Berl et Mireille y étaient eux-mêmes réfugiés). Josette Clotis donne naissance en 1943 à leur fils Vincent et se fait dramatiquement broyer les jambes en gare de Saint-Chamant en 1944. Elle meurt à l’hôpital de Tulle et est enterrée avec ses deux fils Gauthier et Vincent (décédés dans un accident de voiture en 1961) au petit cimetière derrière l’église Saint-Germain-de-Charonne à Paris en face de NUAGE VERT – Centre des Alternatives (122 rue de Bagnolet). Nuage Vert est ainsi lié à la question du musée imaginaire et à Saint-Chamant au pays d’Argentat (plusieurs occasions ont permis depuis 2015 d’évoquer ce moment particulier de la vie de Malraux et Josette Clotis). Voici des détails du manuscrit très précieux des collections : les notes préparatoires d’André Malraux en 1946 mettant en place les grands axes de Psychologie de l’art. Le musée imaginaire, publié en 1947 et qui sera repris en 1951 sous le titre Les Voix du silence. Les secondes coches réalisées au stylo Bic rouge (et plus au crayon de couleur rouge) sont postérieures au manuscrit et datent des années 1960. Elles indiquent la persistance d’intérêt de Malraux pour ces notes. Par ailleurs, la seconde note est une citation de Paul Valéry. Trois détails reproduits ici : « le M. I. [le Musée Imaginaire] » ; « Notre art est aussi, figure ce qu’on ne peut pas voir » ; « N.[ous] ne sommes pas en face du M[usée] Imag[inaire], mais dedans »
La Porte du musée imaginaire, sculpture monumentale conçue et offerte par les artistes Francis Guerrier et Mister Local-Global. Elle est un hommage à André Malraux, réfugié avec Josette Clotis en 1943 à Saint-Chamant au pays d’Argentat en 1943. Elle a été réalisée matériellement grâce à l’entreprise locale DEYA. Le principe est un cadre symbolique doré avec le tableau qui s’ouvre vers la vue : l’oeuvre est la nature corrézienne. Voici la sculpture (au cinquième du format) installée le 20 juillet 2024 à Saint-Martial-Entraygues lors du dixième anniversaire des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages ». La silhouette des deux artistes indique le format de la Porte
Cette lettre de Joseph Vachal est désormais dans les collections de Nuage Vert. Joseph Vachal (1838-1911), député de Corrèze en 1881 et maire d’Argentat, fit construire l’ancien pont de la ville sur la Dordogne. Suivant les traces du Briviste Pierre-André Latreille (1762-1833), surnommé le « prince des entomologistes » (ouvrant la voie plus tard à Jean-Henri Fabre), Joseph Vachal décrit 786 nouvelles espèces d’hyménoptères et donne sa collection au Muséum d’histoire naturelle à Paris. Il fait ainsi partie d’une terre particulièrement fertile en scientifiques naturalistes avec Jeanne Villepreux-Power (de Juillac, 1794-1871), qui décrit le monde sous-marin et invente l’aquarium, Edmond Perrier (1844-1921) à Tulle le zoologiste qui préside le Muséum à Paris de 1900 à 1919 et pilote à partir de 1901 jusqu’à sa mort en 1921 la Société nationale d’acclimatation (devenant la Société nationale de Protection de la nature) en contribuant notamment en 1912 à la création de la Ligue pour la protection des oiseaux, ou le botaniste de Limoges Louis Jules Ernest Malinvaud (1836-1913), présidant en 1906 la Société botanique de France. Nuage Vert a tenu à rassembler des pièces originales sur ces personnages, tout en continuant avec le fonds entomologique Gérard Lesbordes une mission de préservation et de valorisation naturalistes.
Joseph Vachal est un des personnages les plus importants de l’histoire d’Argentat. Maire d’Argentat, il était aussi député de Corrèze et a fait construire l’ancien pont sur la Dordogne. De plus, dans la lignée du briviste Latreille (le « prince des entomologistes »), c’était un passionné d’insectes et un savant reconnu pour ses travaux sur les hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis, frelons…). L’artiste Kiki Picasso (fondateur du célèbre groupe Bazooka), qui a oeuvré dans beaucoup de domaines, a bien voulu inventer et offrir à Nuage Vert une image autour de Joseph Vachal entomologiste. Voici la version noir et blanc et celle en couleur. Très grand merci à lui pour avoir ainsi revitalisé Vachal en 2022 !
Marcelle Tinayre est née à Tulle. Femme de lettres, elle est une pionnière du féminisme et écrit dans le journal La Fronde de Marguerite Durand et Séverine. En 1905, elle publie La Rebelle qui aborde la question de l’avortement et de l’égalité hommes-femmes (Nuage Vert conserve dans le fonds Tinayre une édition originale de 1905). Voici une dédicace de l’autrice en 1920 pour ce roman d’un « autre monde »
Voici la double page du magazine grand format Pour Vous du 2 août 1939 autour du tournage du film de René Clair Air pur. C’est l’histoire de jeunes en difficultés dans les quartiers nord de Paris qui sont envoyés en colonies de vacances en Corréze et trouvent là une vie saine, l’air pur et des buts à leur cxistence. Après Neauphle-le-Château, les extérieurs sont tournés à Roche-de-Vic près d’Argentat et René Clair loge à Argentat en 1939 à l’hôtel Le Bordeaux. C’est passionnant à plus d’un titre car Nuage Vert a réuni un fonds très précieux autour de ce film-pivot disparu : écologiste avant l’heure et précurseur du néoréalisme. Le film est stoppé le 1er septembre 1939 par la déclaration de guerre et les bobines tournées disparaissent. Film écologiste dans l’esprit d’A nous la liberté en 1931 de René Clair qui inspira Les Temps modernes de Chaplin, il s’inscrit dans une époque où le Front populaire célèbre les vertus de la nature avec les congés payés et est suivi par le régime de Vichy. C’est aussi, du point de vue du cinéma, avec ces enfants amateurs et ces tournages en extérieur sur un sujet social, un film qui préfigure le néoréalisme italien (Sciuscia de Vittorio de Sica en 1946) et a la collaboration de Robert Bresson, Pierre Bost et Maurice Jaubert (qui décède peu après dans les combats le 19 juin 1940 et dont Nuage Vert conserve le manuscrit d’hommage de René Clair pour une émission radiophonique avec Jacques Prévert en 1952). En 2022, expo et livre sur : AIR PUR. Un film écologiste de René Clair tourné à Argentat et fracassé par la guerre
Rare affiche pour la Croisade de l’air pur en 1943 où se retrouvent les thématiques du film de René Clair (réalisée par Renluc, pseudonyme de René Luc). A noter que cette « croisade » mise en place en 1942 par le Secours national sous l’égide de Philippe Pétain continuera en 1944 et en 1945 le général de Gaulle la proroge en transformant le Secours national en Entraide française mais en gardant la « Croisade de l’air pur » dont Bernard Villemot réalise l’affiche 1945 avec un dessin d’enfant (conservée à Nuage Vert)
Affiche (entoilée par l’atelier Brigitte Bussière) du film Bagnes d’enfants (Gosses de Misère) de Georges Gauthier en 1933. Cette affiche rare est entrée dans les collections lors de l’exposition sur Air Pur, film tourné par René Clair à Argentat à l’été 1939 et interrompu par la mobilisation générale. Ce tournage était inconnu des historiens du cinéma spécialistes de René Clair. Il s’inscrit, à partir de Bagnes d’enfants, dans une longue suite de films consacrés à l’enfance misérable et martyre, qui marquera aussi l’émergence du néoréalisme italien (avec Vittorio De Sica). En 1934, éclate une mutinerie dans le bagne pour enfants de Belle-Ile. Carné et Prévert s’en inspirent pour un film L’Ile des enfants perdus en 1936 –qui est stoppé–, comme la nouvelle tentative en 1947 intitulée La Fleur de l’âge avec Anouk Aimée, Serge Reggiani, Arletty et Martine Carol. C’est une vraie lignée que l’exposition et le livre Air Pur ont mise en avant à partir de Bagnes d’enfants : L’Enfer des anges de Christian-Jacque (tourné en 1939 et sorti en 1941) ; Nous les gosses de Daquin (1941) ; Les Enfants nous regardent de Sica en Italie (1944) ; Le Carrefour des enfants perdus de Joannon (1944) ; Sciuscia de Sica en Italie (1946) ; Le voleur de Bicyclette de Sica en Italie (1948), très grand succès aussi en France (sorti le 26 août 1949)
Personnages
- fonds Mireille (Argentat)
- fonds Emmanuel Berl (Argentat)
- fonds André Malraux (Saint-Chamant)
- fonds René Clair et « Air Pur » tourné en 1939 à Argentat
- fonds Michel Serrault (Argentat)
- fonds Marinette Cueco (famille Laval, native d’Argentat)
- fonds Jean Pradinas (ancienne famille d’Argentat, réalisateur de la télévision archives textes et filmiques et objets importantes, vie d’Argentat et de Corrèze-Limousin)
- fonds Claude Nougaro (Argentat)
- fonds Colette, Henry de Jouvenel et château de Varetz (et fonds sur sa fille Colette de Jouvenel à Curemonte en Corrèze, Bel-Gazou)
- fonds Marcelle Tinayre (née à Tulle, femme de lettres féministe et pacifiste)
- fonds Henri Meilhac (famille de Meilhac à Hautefage, dramaturge –Carmen, Manon, La Vie Parisienne…– et humoriste)
- fonds Jean-Pierre Leloir photographe de Jacques Brel (habitant d’Auriac, avec des sténopés d’Yves Desbuquois)
- fonds Gus Bofa (né à Brive)
- fonds Georges de Caunes (son et lumière des Tours de Merle)
- fonds Bertrand de Jouvenel (Varetz)
- fonds Simone de Beauvoir (Meyrignac, Saint-Ybard)
- fonds Marcelle Delpastre (Chamberet en Corrèze)
- fonds Claude Duneton (Lagleygeolle, près de Beynat)
- fonds Jacques Baratier (famille installée au pays d’Argentat)
- fonds Jehan Mayoux (écrivain et poète surréaliste, décédé à Ussel)
- fonds Jeanne Villepreux-Power (née à Juillac, inventrice de l’aquarium, fondatrice de la biologie marine)
- fonds Joseph Vachal (entomologiste spécialiste des coléoptères, maire d’Argentat et conseiller cantonal de 1883 à sa mort en 1911, député de la Corrèze de 1881 à 1885)
- fonds Pierre-André Latreille (né à Brive, pionnier de l’entomologie, fondateur de la Société entomologique de France en 1832)
- fonds Edmond Perrier (né à Tulle, zoologiste, disciple de Lamarck et Darwin, Directeur du Muséum d’histoire naturelle)
- fonds Suzanne Lacore (née à Beyssac en Corrèze, gouvernement de Léon Blum en 1936)
- fonds Ernest Malinvaud (botaniste, né à Limoges)
- fonds éditions René Rougerie (Mortemart, Limousin) / Georges-Emmanuel Clancier (Limoges)
- fonds réfugiés Deuxième Guerre mondiale Limousin (Louis Aragon à Varetz en 1940, Saint-Léonard-de-Noblat avec Kahnweiler, Queneau, Leiris…)
- fonds Georges Fourest (Limoges)
- fonds Gilles Deleuze (Saint-Léonard-de-Noblat)
- fonds Antoine Blondin (Linards et Poulidor)
- fonds Alexandre Vialatte (Magnac-Laval Haute-Vienne, écrivain et chroniqueur à La Montagne, traducteur de Kafka)
- fonds André Breton (Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot, et les surréalistes avec photos inédites, publications nombreuses…)
- fonds Françoise Sagan (née Quoirez à Cajarc dans le Lot)
- fonds Roger Couderc (Souillac dans le Lot, et fonds sur l’histoire du rugby)
- fonds Louis Malle (au Coual à Lugagnac dans le Lot)
- fonds Jean Lurçat (Saint-Céré dans le Lot)
- fonds Ossip Zadkine (les Arques dans le Lot)
- fonds Gaston Monnerville (Cahors dans le Lot)
- fonds Romain Gary (écologiste autour des Racines du ciel, roman prix Goncourt 1956 et film de John Huston en 1958) et Emile Ajar et Paul Pavlowitch à Caniac-du-Causse dans le Quercy (Lot)
- fonds Georges Pompidou (affiche électorale de 1969, caricature, revues, cartes postales, Madame Pompidou, Cajarc dans le Lot)
- fonds Pierre Poujade (Saint-Céré dans le Lot, affiches rares, cartes postales,journaux, livres de propagande 1953-58, photos, dédicaces…)
- fonds Marguerite Moreno (Touzac dans le Lot, revues, livres, mot manuscrit avant son décès, avec lettre originale de Colette)
- fonds Sim Copans (festival Jazz à Souillac (Lot), quelques pièces : les archives de Sim Copans sont à la médiathèque de Souillac)
- fonds Pierre Betz (directeur de la revue Le Point à Souillac dans le Lot à laquelle participait Robert Doisneau)
- fonds Clancier-Queneau OuLiPo (Ouvroir de Littérature potentielle) et OuPeinPo
- fonds Boris Vian / Noël Arnaud
- fonds Jean Giono (notamment film L’Eau vive et le barrage de la Durance)
- fonds Alexandra David-Neel
- fonds Cyrano de Bergerac
- fonds saint-simoniens en Limousin (et chemin de fer)
- fonds Pierre Leroux et George Sand (Boussac)
- fonds Antoine de Tounens, roi d’Araucanie et de Patagonie (Tourtoirac, Dordogne)
- fonds Elisée Reclus
- fonds Joséphine Baker et les Milandes (et château de Bity)
- fonds Christian Matras et le film Au fil de l’eau (1930, Dordogne)
- fonds Louis Jouvet et Knock
- fonds Léon Moussinac (cinéma)
- fonds A.S. Neill et Le Nuage Vert
- fonds Jacques Ellul
- fonds Jean Charbonneau
- fonds Jacques Prévert et Lumière d’été de Jean Grémillon (barrage de l’Aigle)
- fonds Raymond Bussières (ami des frères Prévert, père candidat député corrézien en 1902)
- fonds Marcel Marceau (Marcel Mangel), réfugié à Limoges pendant la Deuxième Guerre mondiale, mime ayant créé le personnage de « Bip »
- Joséphine Spallarossa de Brive dite Jacqueline Rivière, pionnière de la bande dessinée, fondatrice et rédactrice en chef de La Semaine de Suzette à partir du n°1 du 2 février 1905, scénariste de Bécassine
- Angèle Laval (Tulle, dénonciatrice anonyme de 1917 à 1922, inspiratrice du film Le Corbeau de Georges Clouzot en 1943)
- fonds Robert Margerit
- fonds Maryse Bastié
- fonds Yvette Horner, accordéon et Tour de France
- fonds Jean Carrière (Cévennes, ruralité, Giono et Gracq)
- fonds Rencontres littéraires de Chaminadour (Guéret), Pierre Bergounioux, Pierre Michon…
- fonds Jacques Chardonne et Limoges
- fonds Sem (Georges Goursat, né à Périgueux)
- fonds Antoine de Saint-Exupéry (famille originaire de Saint-Exupéry en Périgord et probablement de Saint-Exupéry près d’Ussel)
- fonds Alika Lindbergh, manoir de Verliac (Dordogne) protection animale
- fonds Jacques Chirac et histoire de la vie politique corrézienne
- fonds René Dumont (Nuage Vert abrite la Fondation René Dumont, conserve des collections autour de sa candidature à la présidentielle de 1974 et l’artiste Chantal Montellier a réalisé en 2019 sur le bâtiment de Nuage Vert le premier mur peint en hommage à René Dumont)
Photo de Bernard Plossu (agence Signatures) : Anvers, 1992. Bernard Plossu est un des grands créateurs de l’histoire de la photographie. Il a choisi 40 photographies jalonnant sa carrière, depuis le Mexique dans les années 1960, sur le thème de l’eau. Cela a constitué une expo gratuite en ligne à partir d’avril 2020 et du premier confinement, puis il a offert 40 tirages qui ont formé l’ossature de l’exposition EAUX de juillet à septembre 2021. Aujourd’hui, ces 40 tirages exceptionnels servent pour des activités d’initiations pédagogiques à tout âge
Rare affiche sérigraphiée d’une des premières expositions de Bernard Plossu, réalisée en Limousin au début des années 1970. Nuage Vert a rassemblé un ensemble de livres et de documentation de l’artiste (outre les 40 photos données sur l’eau). Plossu a travaillé sur de nombreux sujets liés à l’écologie (les oiseaux, l’eau, la marche…). C’est un travail subtil marqué par la liberté, l’errance, des points de vue singuliers visuellement et dans la vie (après avoir sorti en 1970 son premier livre Pourquoi n’êtes-vous pas hippie ?, il publie en 1972 son second livre Surbanalisme : séquences photographiques dans un contexte très urbain). Autre exemple de la diversité de ses intérêts : Monet intime à Giverny en 2012 (photos couleur avec des tirages Fresson). Il participe notamment en 2024 au livre et à l’exposition de Nuage Vert HIP ! HIP ! HIPPIES ! Amour, paix, rêves et retour à la terre, codirigée par Laurent Gervereau et Thierry Paquot
Voilà une des fèves des « femmes d’exception » en 2019 représentant Françoise Sagan. Cet objet dérisoire est complété par des publications autour de la sortie de Bonjour tristesse en 1954 et des films de Françoise Quoirez (son vrai nom) née à Cajarc dans le Lot et grande amie de Florence Malraux qui a accompagné les début des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… ». Françoise Sagan, attachée au Lot comme son fils, est un esprit libre de l' »existentialisme » des années 1950 pendant la menace atomique de la guerre froide, défendant l’indépendance d’esprit et la liberté sexuelle. Ce sont ainsi des pièces variées qui racontent ce territoire comme une ancienne brochure touristique du gouffre de Padirac ou les photos inédites sur André Breton à Saint-Cirq-Lapopie (prises par Alain Joubert) et les Citoyens du Monde, mais aussi d’autres personnalités lotoises (Argentat est un carrefour entre Corrèze, Cantal, Lot, Dordogne –d’où l’intérêt pour le Limousin et la vallée de la Dordogne et au-delà). La collection la plus importante est la grande donation d’oeuvres de René Moreu (complétée de nombreuses publications), mort à Vayrac à près de 100 ans, résistant, fondateur en bande dessinée de Vaillant qui deviendra Pif Gadget, illustrateur brillant et artiste depuis les années 1950, travaillant uniquement sur les thèmes de nature, exposant avec Picasso ou Miro et luttant toute sa vie contre le handicap (la cécité) –des créations et un parcours exceptionnels. Mais c’est aussi le grand cinéaste Louis Malle au Coual, Nino Ferrer à Montcuq, Léo Ferré et son singe, Gaston Monnerville né à Cayenne, président du conseil général du Lot de 1951 à 1970 et président du Sénat –trop oublié– avec une dédicace et une photo inédite à Cahors, Jean-Claude Drouot (il est venu à Histoires de Passages en 2021) jouant en 1965 dans Le Bonheur d’Agnès Varda ou signant un 45 tours du feuilleton télévisé Thierry La Fronde, le livre de Jean-Luc Moulène et sa longue enquête photographique a Fénautrigues (origine de sa famille près de Saint-Céré), une affiche électorale de Georges Pompidou en 1969… Cette évocation hétéroclite est une manière de montrer les correspondances entre les territoires et les personnes. Nuage Vert construit des histoires de passages
Nuage Vert conserve un fonds Romain Gary autour de son roman écologiste pionnier (pour la défense de la faune en Afrique) prix Goncourt 1956 Les Racines du ciel et du film de John Huston en 1958 avec Juliette Gréco et Orson Welles. Deux affiches rares (ici une des affiches pour la sortie aux Etats-Unis) ou photos ou documents évocateurs, tel le carton d’invitation pour le critique Pierre Wildenstein. Mais Romain Gary porte aussi une interrogation sur l’identité avec la construction du personnage d’Emile Ajar. Nuage Vert garde différentes pièces, dont une dédicace rare d’Emile Ajar (personnage « joué » par Paul Pavlowitch). Paul Pavlowitch habite Caniac-du-Causse dans le Quercy (Lot). Romain Gary acheta une maison en ruines près de la sienne pour y venir avec Jean Seberg
Rare dédicace d’Emile Ajar (Romain Gary / personnage incarné par Paul Pavlowitch) pour le photographe Jacques Otmezguine de cet entretien avec Yvonne Baby (journaliste au Monde) réalisé au Danemark en 1975, année du prix Goncourt consacrant La Vie devant soi. Dédicace du 12 janvier 1976. Paul Pavlowitch vit à Caniac-du-Causse dans le Quercy (Lot). Romain Gary ne restaurera jamais la maison à côté achetée en ruines, dont la grange devait étre retapée. Jean Seberg se réfugiera furtivement chez Paul et Annie Pavlowitch en 1978 déprimée, persécutée, marquée par la mort de sa fille (elle disparaît en 1979). Paul Pavlowitch écrivit, après le suicide de Gary en 1980, plusieurs livres sous son nom. Notamment, il fit de longues recherches aboutissant au roman Victor, histoire paysanne d’un village du Quercy et de ses transformations
Gérard Lesbordes a collecté au pays d’Argentat-sur-Dordogne des insectes de toutes espèces depuis les années 1960. Il a recueilli des collections entomologiques d’autres continents. Il a réalisé des dizaines de milliers de photos. Cet ensemble exceptionnel a été donné en 2020 à Nuage Vert. La société entomologique du Limousin contribue à sa mise en valeur. Ce fonds est complété par quelques pièces sur Pierre-André Latreille (1762-1833) né à Brive, surnommé le « prince des entomologistes », et un ensemble plus important sur l’Aveyronnais Jean-Henri Fabre (1823-1915), dont l’édition intégrale définitive largement illustrée en 11 volumes (4500 pages) de 1914 à 1924 de ses Souvenirs entomologiques
Fonds photographique de Jean-Claude Bouyat sur les arbres en Limousin. il a été mis en valeur en 2019 dans l’exposition et le livre : ARBRES & PLANTIGRADES. Les arbres poussent, les humains aussi avec des dessins de Gg et un texte inédit de Pierre Bergounioux (et de Marc Deconchat du CNRS sur arbres et forêts)
Voici le 38ème tome des Oeuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau consacré aux 44 planches aquarellées (créées par Jean Aubry) de sa Botanique. Nuage Vert possède les 38 tomes de cet auteur majeur du rapport à la nature, publiés par Poinçot à Paris de 1788 à 1793. Les collections comportent par ailleurs des centaines de planches sur la flore et la faune réalisées au XIXe siècle, dont l’histoire naturelle complète de Buffon en couleurs publiée en 6 tomes en 1853 ou les lithographies de La Pêche et les poissons d’Henri de la Blanchère en 1885
L’artiste franco-togolais Yao Metsoko a créé et offert en 2020 à Nuage Vert des « Poissons de rêves et d’actualité », manière de sensibiliser à la biodiversité marine et des rivières. Ces compositions originales accompagnent des sensibilisations environnementales en itinérant.
Maquette grand format (1 mètre de haut x 1,15m de long) de la fameuse cabane d’Henry David Thoreau (aujourd’hui disparue) conçue et réalisée par Jean-François Beaud pour Nuage Vert lors de l’exposition historique « CABANES ET ANARCHITECTURES. Des bidonvilles à Thoreau, cabanes célèbres ou non » en 2021 avec la collaboration de l’architecte Véronique Willemin et d’Anna Pravdova et Bertrand Schmitt du Musée national de Prague. Thoreau construit cette cabane en mars 1845 et il y écrit Walden ou la Vie dans les bois, livre publié initialement en 1854 et largement traduit (200 traductions dans le monde) au début du XXe siècle (en 1922 en France). Son succès est grandissant car, pionnier de l’écologie, il prône des valeurs simples à rebours du technicisme et de la surconsommation. Un livre est publié qui retrace depuis la Préhistoire l’histoire de ces cabanes, des abris précaires au luxe, de Rousseau ou Le Corbusier aux anonymes et aux cabanes de Krizek en Xaintrie.
Installation de Sinono en 2018 ( La Nuit du Cueilleur ) autour des aspects bénéfiques et maléfiques des champignons (réalisée à Saint-Privat avec Naja Bendix et donnée à Nuage Vert). Un fonds a été constitué autour des champignons –les cèpes sont les symboles de la Corrèze–, montrant l’aspect scientifique et la défense de la biodiversité avec le pionnier de l’écologie Roger Heim, les planches pédagogiques, les inventaires dans des revues populaires, les recherches récentes sur l’importance de ces organismes et micro-organismes pour la vie végétale mais aussi le champignon dans la pop culture et des travaux d’artistes. Une exposition est programmée en octobre 2022 : La métamorphose des champignons, montrant leur ambivalence où Louis Rollinde place une installation dans la chapelle Jeanne d’Arc et Benoît Peyre est à nouveau associé, comme la gastronomie avec Le Sablier du Temps et des chercheurs tels le spécialiste international Marc-André Selosse (Muséum National d’Histoire Naturelle). L’événement est nommé MYCOFOLIE
Ces manifestations thématiques sont l’occasion de rassembler des collections très variées, mêlant pièces scientifiques, pop culture, arts… C’est ce que fut en 2020 : AU SECOURS ! Pommes et fruits oubliés avec les Croqueurs de pommes et la Ligue de l’Enseignement (FAL19)
En 2020-21 à l’occasion de la pandémie de COVID, Nuage Vert a rassemblé des collections très remarquables sur l’histoire des dystopies du XIXe siècle à aujourd’hui à travers la littérature, le cinéma (nombreuses affiches), la pop culture. Cela fait l’objet de l’exposition et du livre La fin du monde ne date pas d’aujourd’hui. Voici une pièce rare sur un personnage essentiel trop méconnu : Karin Boye. Karin Boye est en effet une autrice suédoise d’origine allemande très importante pour l’histoire des dystopies et pour l’histoire littéraire tout court. Vous voyez la couverture de l’édition originale précieuse en version française de son roman Kallocaïne (1947, publié en Suède en 1940). Dans ce livre, l’invention d’un sérum de vérité par piqûre accompagne une société totalitaire où tout le monde surveille tout le monde. Avec Zamiatine et Huxley, elle précède la critique des totalitarismes de George Orwell . Karin Boye a un parcours tragique. En 1928, féministe et pacifiste membre du mouvement international Clarté d’Henri Barbusse, elle voyage en URSS. En 1932-33, elle se rend à Berlin où Hitler va prendre le pouvoir et elle y tombe amoureuse de Margot Hänel, d’origine juive, avec qui elle vit et rentre en Suède. Le 23 avril 1941, elle se suicide avec des somnifères à 40 ans. Sa compagne se suicide aussi 38 jours plus tard à 29 ans.
(la 4e de couverture de cet ouvrage est une publicité pour le livre Farrebique de Georges Rouquier, qui accompagne son film de 1946 décrivant la vie d’une famille paysanne dans l’Aveyron)
Affiche pacifiste de Bécan (Bernhard Cahn) pour les radicaux socialistes aux élections législatives de 1928 (après les accords de Locarno en 1925). Elle documente l’importance politique du radical socialisme en Corrèze avec notamment Henri Queuille. Elle est aussi une affiche pacifiste après les accords de Locarno, qui complète le fonds de l’entre-deux-guerres sur ce sujet de Nuage Vert avec la revue Monde d’Henri Barbusse ou les photomontages de Jean Carlu. Ces collections préparent (manifestation lancée bien avant la guerre en Ukraine –mais prémonitoire) une exposition et un livre autour du thème : PACIFISTES Chercher une pensée-monde entre deux guerres : Tolstoï, Wells, Rolland, Barbusse, Gandhi, Huxley, David-Néel, Zweig, Russell, Breton, Einstein, Curie, Boye, Istrati, Césaire, Senghor, Weil, Berl, Giono, Messac, Mounier… Le livre et la manifestation, très riches et pionniers, remontent avant 1914 pour mettre en évidence les origines et débordent après 1945 en montrant les oppositions autour des colombes de la paix avec celle de Picasso du Congrès mondial des partisans de la Paix en 1949 et après, proche des communistes, et de l’autre Paix et Liberté mouvement anticommuniste, mais aussi les combats anticolonialistes avec Senghor et Césaire, le féminisme, les pionniers de l’écologie ou l’art brut et une psychiatrie en mutations…
Rare tract surréaliste publié en juin 1933 sur la question du pacifisme. Titre de BRETON, projet de CREVEL avec contributions de BRETON, ELUARD et THIRION. La fin « Si vous voulez la paix, préparez la guerre civile » est d’ELUARD. André BRETON achète après la guerre une maison à Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot, après s’être rapproché dès 1948 des Citoyens du Monde. Le 24 juin 1950, Breton marche sur la « Route sans frontières n°1 » où il découvre le village de Saint-Cirq (Nuage Vert conserve une photo originale donnée par Alain Joubert de Breton et Péret à Cahors avec un ensemble de photos sur la vie à Saint-Cirq). Devenue Maison André Breton (située au sud d’Argentat), elle est partenaire d’Histoires de Passages. Ce tract est reproduit dans le livre-bilan PACIFISTES (accompagnant l’exposition du même nom en 2023)
André Breton et Benjamin Péret sur le pont Valentré à Cahors en 1950 pour « Cahors Mundi » des Citoyens du monde. Cette photo originale a été donnée à Nuage Vert avec un ensemble d’autres légendées par le surréaliste Alain Joubert, qui a passé ses étés à Saint-Cirq-Lapopie depuis les années 1950. De nombreuses personnalités internationales adhèrent aux Citoyens du Monde : Garry Davis, Albert Einstein, Albert Camus, Bertrand Russell, l’abbé Pierre, André Breton, Romain Rolland, André Gorz, Théodore Monod, André Gide, Raymond Queneau, Marcel Marceau, Paul-Emile Victor, René Dumont, Jacques Ellul, Hubert Reeves, Cabu, Serge Gainsbourg… Albert Camus parle de « constituer ce parlement au moyen d’élections mondiales auxquelles participeront tous les peuples » et interpelle le 19 novembre 1948 l’ONU pour un gouvernement mondial. La consécration de la mondialisation «Cahors Mundi» par les Citoyens du Monde intervient le 24 juin 1950, sous l’impulsion de Robert Sarrazac. Garry Davis et Lord Boyd Orr, prix Nobel de la paix, sont les hôtes de Cahors, pavoisé. La borne kilométrique n°1 de la route sans frontière est érigée sur le pont Valentré. Moscou est à 3.700 km et Laroque-des-Arcs à 7 km. En cortège, les personnalités inaugurent la route mondiale conduisant jusqu’à Saint-Cirq-Lapopie. Membre du comité de Mondialisation, André Breton découvre le site de Saint-Cirq au soleil couchant. Ce sera pour lui une révélation et il y achète une maison, où il viendra tous les ans jusqu’à sa mort en 1966. C’est à ce moment de découverte, que le poète conçoit cette formule devenue célèbre: « J’ai cessé de me désirer ailleurs ». Nuage Vert conserve un fonds sur André Breton et sur les Citoyens du Monde. Il a fait en 2023 l’exposition et le livre PACIFISTES. Il a invité à plusieurs reprises Laurent Doucet, président de « La Rose impossible » qui anime la maison André Breton et le Centre international du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale. Nuage Vert possède également, depuis le tract surréaliste d’avril 1934 « LA PLANETE SANS VISA » signé par Jehan et Marie-Louise Mayoux, un fonds sur Jehan Mayoux, écrivain et poète surréaliste, ami d’Yves Tanguy et Benjamin Péret, pacifiste, enseignant , déporté, qui finit sa vie à Ussel
Cette revue de 1946 à la couverture sobre est très riche de contenus. Elle est publiée à Souillac (dans le département du Lot, en bord de Dordogne), où s’est réfugié en 1939 l’Alsacien Pierre Betz. Le photographe Robert Doisneau y participe activement, qui arpente la Dordogne depuis 1930. Nuage Vert conserve des numéros, dont celui sur Colette, et celui-ci avec la contribution de Jean Lurçat, pacifiste depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Nuage Vert a rassemblé en effet un fonds documentaire d’éditions originales de et sur Lurçat, qui a acheté un château-atelier en 1944 près de Saint-Céré dans le Lot. Lurçat mêle le cubisme, le bestiaire du Moyen-Age, le chant de la nature et de la paix. Il commence à dessiner ses premières tapisseries en 1917 et est marqué en 1938 par celle de L’Apocalypse à Angers. Ensuite, il les développe à Aubusson en 1943 avec l’illustration monumentale de Liberté de Paul Eluard (poème publié clandestinement en 1942 par La Main à Plume de Noël Arnaud). Eluard se réfugie en novembre 1943 à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban en Lozère (Nuage Vert conserve un fonds sur Saint-Alban avec Tosquelles et ses visiteurs, Eluard, Tzara, Fanon, Dubuffet…). Lurçat publie en 1943 un article manifeste dans la revue Formes et couleurs : « Révolte contre le tableau de chevalet » (numéro que possède Nuage Vert). Résistant actif, Lurçat invente sur tous les supports (peintures monumentales pour l’exposition internationale de 1937, mobilier, papiers-peints, céramiques…) et connaît une notoriété planétaire avec ses tapisseries de très grands formats. Son château-atelier est une œuvre d’art totale, devenue musée. La suite de tapisseries après-guerre Le Chant du monde (d’après Giono) est profondément pacifiste et anti-nucléaire (1957-59)
Après le succès en 1929 du roman pacifiste d’Erich Maria Remarque (qui est attaqué par les nazis dès 1930), voici l’affiche du film à succès sorti en 1930 avec grand impact et considéré comme « un des plus grands films de guerre avec un message pacifiste « . Nuage Vert possède aussi la brochure publicitaire de lancement du film. Elle figure dans le livre préfacé par Pascal Ory de l’Académie française et dans l’exposition en 2023 : PACIFISTES Chercher une pensée-monde entre deux guerres : Tolstoï, Wells, Rolland, Barbusse, Gandhi, Huxley, David-Néel, Zweig, Russell, Breton, Einstein, Curie, Boye, Istrati, Césaire, Senghor, Weil, Berl, Giono, Messac, Mounier…
A l’occasion de l’exposition sur le pacifisme entre-deux-guerres, des collections importantes ont été rassemblées comme le numéro 3 des Derniers Jours, revue mythique de Pierre Drieu La Rochelle et Emmanuel Berl (qui, juif, se réfugie à Argentat pendant la guerre avec son épouse Mireille). Ce fut l’occasion aussi de constituer un fonds sur colonisation/décolonisation avec des pionniers comme Léopold Sedar Senghor qui fonde dès 1934 avec Aimé Césaire L’Etudiant noir où ils théorisent la négritude affirmant « l’ensemble des valeurs culturelles du monde noir ». Frantz Fanon après-guerre (qui travaille avec François Tosquelles à l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole en Margeride) développe ces pensées décoloniales, ces ouvertures à la diversité des points de vue (culturodiversité que pratique Wifredo Lam), comme cela occupe la revue Soleil, publiée à Alger en février 1951 avec Albert Camus, Senghor et Jean Sénac
Claire Malary a été exposée à Nuage Vert. En 2022, elle illustre le livre Aimé Césaire. Vivre debout de Nicolas Deleau et Anne Douaire-Banny. Voici un dessin qu’elle a offert en 2023 à l’occasion de l’exposition sur le pacifisme. Il montre de gauche à droite : en haut, Senghor, Léon-Gontran Damas, Desnos, puis en bas à gauche Breton de dos, à côté de Césaire à droite. C’est ainsi tout ce mouvement né dans les années 1930 autour de la « négritude » (L’étudiant noir est publié à partir de septembre 1934 par Césaire, Senghor, Damas…) et de l’aspiration à une pensée-monde ouverte sur les métissages de cultures qui est défendue par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor comme par les surréalistes autour d’André Breton.
Affiche pour le film d’Alain Resnais (dont l’épouse, Florence Malraux, a accompagné Histoires de Passages), sorti en 1959 d’après un scénario de Marguerite Duras. Nuage Vert a rassemblé des collections autour d’Hiroshima et de la bombe atomique. Depuis plusieurs années ainsi s’est constituée une histoire en images de la peur qui vient du ciel, partant du premier conflit mondial jusqu’à des manifestations récentes comme le film Oppenheimer de Christopher Nolan en 2023. Cela rejoint le fonds sur les dystopies, comme celui autour du pacifisme. Au temps des bombardements en Ukraine à la suite de l’invasion russe de février 2022, ces représentations prennent une violente actualité
Aquarelle créée par Jean Rostand pour son livre Ce que je crois en 1953. Il s’agit d’un rare autoportrait du savant, spécialiste notamment des batraciens (d’où la grenouille). Jean Rostand est un penseur important et original de l’après-guerre, développant avec constance son pacifisme et sa lutte contre l’arme atomique (avec Albert Schweitzer, John Teariki, Lanza del Vasto…). Au début des années 1960, il influence Cabu. Il est aussi féministe, créant avec Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Delphine Seyrig, Christiane Rochefort, Jacques Monod, François Jacob en 1971 CHOISIR la cause des femmes. Nuage Vert conserve un fonds concernant la loi Neuwirth sur la légalisation de la pilule en 1967, le premier numéro en décembre 1970 Le torchon brûle du Mouvement de libération des femmes, le numéro spécial Le Livre blanc de l’avortement de décembre 1971 du Nouvel Observateur à la suite de l’appel du 5 avril 1971 des 343, Avortement : une loi en procès. L’affaire de Bobigny de CHOISIR, préfacé par Simone de Beauvoir avec textes de Gisèle Halimi, L’Express du 25 novembre 1974 avec Simone Veil en couverture et l’article « Pour la loi Simone Veil » de Michèle Cotta et Catherine Nay… ou des affiches et photos autour de films comme Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? de Coline Serreau ou L’une chante, l’autre pas d’Agnès Varda…
Affiche belge du film de 1967 (été du « Summer of Love ») autour de Timothy Leary et des hippies californiens. Le mouvement hippie émerge en 1967. Il est pacifiste, alors qu’à partir de 1965 l’intervention américaine au Vietnam est contestée. Il reprend le sigle de la paix créé en 1958 pour la CND (Campaign for Nuclear Disarmament) dont Nuage Vert conserve le tract fondateur de Bertrand Russell : IF MAN IS TO SURVIVE. Les hippies –qui se nomment plutôt « flower children » ou par dérision « freaks » (« monstres »)— prônent le retour à la nature, le refus de la société de consommation, l’ouverture à d’autres cultures, la libération sexuelle… Nuage Vert a rassemblé quelques pièces significatives de cette « contre-culture » libertaire (posters, disques, bandes dessinées underground…), maillon important de l’histoire de l’écologie et du pacifisme. Les pièces Provo à Amsterdam (1965-67) complètent le dessin original sur Boris Vian en couleur (tiré en poster), créé et offert par Willem. Le fonds fait l’objet de l’expo et du livre en 2024 : HIP, HIP, HIPPIES. Amour, paix, rêves et retour à la terre
Dans le n°1 rare de L’Idiot Liberté en décembre 1970 paraît le premier numéro du journal Le torchon brûle avec les textes fondateurs du MLF (Mouvement de Libération des Femmes). Ce journal illustré, tiré de collections de Nuage Vert, abrite également les contributions des membres d’Hara Kiri Hebdo (Cavanna, Cabu, Reiser, Wolinski…), alors interdit et qui sera remplacé par Charlie Hebdo. Au Torchon brûle succède en 1974 Le Quotidien des Femmes. Nuage Vert conserve des pièces de cette histoire des femmes, depuis Olympe de Gouges lors de la Révolution française ou le journal La Fronde, la Corrézienne Marcelle Tinayre et La Rebelle en 1905… Les événements de mai-juin 1968 ignorent féminisme ou écologie. Le tournant se fait en 1970. Nuage Vert garde aussi le livre avec son poster du FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) intitulé Rapport contre la normalité en 1971
Cette assiette « Imbécile !! – Présent mon cap’taine » date du second Empire. Elle est réalisée en porcelaine opaque à Grigny dans le Rhône. Son intérêt est de figurer dans les pièces des collections de Nuage Vert permettant de mener une réflexion sur la notion d' »idiotie », qui rejoint dans la culture populaire la connerie, la bêtise ou l’imbécillité. C’est l’objet de l’exposition ETES-VOUS IDIOTS ? réalisée par la Maison John et Eugénie Bost – un musée pour comprendre la différence (à La Force près de Bergerac) avec l’édition du livre par Nuage Vert. Nuage Vert –outre des pièces comme l’affiche du film L’Idiot d’après DostoÏevski avec Gérard Philippe en 1946 ou The Idiot d’Iggy Pop en 1977– possède l’article rare fondateur de Jean-Etienne Esquirol sur l' »idiotisme » (qu’il préconise de renommer « idiotie ») dans le Dictionnaire des Sciences Médicales en 1818. De même Nuage Vert conserve l’article de 1843 sur les premiers écrits du médecin saint-simonien Edouard Séguin, pionnier du traitement chez les enfants de cette notion médicale d' »idiotie » : « Rapport sur un Memoire de M. Séguin relatif à une méthode d’éducation appropriée aux jeunes idiots et jeunes imbéciles.‘ (In Compte Rendu des Séances de l’Académie des Sciences, vol 17 no. 24, 1843). Tout cela fait partie d’un travail sur la culturodiversité, sur la mise en question de la notion de normalité et sur un mot (« idiot » ou « idiote ») qui vient du sens ancien de « bête », de « sot », puis devient médical avec Esquirol puis Séguin et son livre de 1846 (Traitement moral, Hygiène et Éducation des idiots), pour conserver son sens premier au gré des productions de la pop culture. La bêtise reste une interrogation quotidienne pour toutes et tous : ETES-VOUS IDIOTS ?
Gravure de Georges-François-Marie Gabriel pour l’article fondateur « Idiotisme » (qu’il rebaptise alors « idiotie ») de Jean-Etienne Esquirol en 1818 dans le Dictionnaire des Sciences Médicales par une société de médecins et de chirurgiens. Pièce rare reproduite dans le livre ETES-VOUS IDIOTS ? réalisé avec la Maison John et Eugénie Bost (maisonbost.com). Nuage Vert –depuis toujours et dans le cadre de la défense de la culturodiversité– travaille avec ce « Musée pour comprendre la différence« , comme avec les institutions locales de Servières-le-Château et Les Trois Chênes à Rilhac-Xaintrie et Mercoeur (présentant et diffusant Voir/ne pas voir les handicaps ou organisant avec les résidentes et résidents La Plante que j’aime)
En haut, vous avez un exemple de la série d’Yves Desbuquois sur les Hobos de Jack London, présenté dans l’exposition La marche, une façon de penser. En-dessous, le travail photographique d’après des images vidéos de rugby féminin par Denis Lebioda. Voilà deux généreux donateurs à Nuage Vert installés dans la Vallée du Champsaur. Denis Lebioda participe aux Regards alpins et dialogue avec l’OuPhoPo (Ouvroir de Photographie Potentielle). Yves Desbuquois est un complice fidèle de Nuage Vert, aidant pour le livre sur Argentat comme offrant une exposition de sténopés d’après le photographe de Jacques Brel Jean-Pierre Leloir (qui avait sa maison à Auriac en Xaintrie), passionnant travail en miroir.
Planche originale de Claire Malary issue de son album Hallali, grand prix Artemisia, offerte à Nuage Vert lors de l’exposition de janvier 2019. A cette occasion, une collection très diverse a été rassemblée sur le loup dans la culture populaire depuis l’Antiquité et à travers des pièces historiques (piège, collier de chiens…) avec un focus sur la question du loup en Corrèze
Installation de Louis Rollinde dans la chapelle Jeanne d’Arc (octobre-décembre 2022) La Métamorphose des champignons, à l’occasion de la journée MYCOFOLIE organisée par Nuage Vert le 22 octobre 2022 (mêlant des scientifiques, de l’art, des dégustations gastronomiques tout-champignons au Sablier du Temps et une balade en forêt commentée). L’artiste Louis Rollinde a une carrière internationale importante (Allemagne, Italie, Etats-Unis, Pologne, Géorgie…). Il est intervenu plusieurs fois lors des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… » à Argentat-sur-Dordogne, dont une grande installation lumineuse aux Tours de Merle en Xaintrie en juillet 2015. Il a participé à des aventures collectives comme la revue pataphysico-situationniste Aux Poubelles de la Gloire dans les années 1970 ou Les Peintres d’Histoire à partir de 1988 avec des expositions à l’Institut français de Naples, au Kubus à Hanovre et à la galerie Pascal Gabert rue Quincampoix près du Centre Pompidou à Paris. Il a fait une donation importante à Nuage Vert en 2022 de 50 oeuvres originales de sa série « Titres et dépêches », traitant dans l’imaginaire de l’actualité médiatique. PARCE QU’IL N’ILLUSTRE PAS, SON OEUVRE NOUS INVITE A PENSER ET A VOIR AUTREMENT. PARTOUT, ICI ET AILLEURS, NOUS EN AVONS BESOIN
Louis Rollinde, peinture avec techniques mixtes sur papier Arches de la série « Titres et dépêches », 1996
La Corrèze est une terre d’accueil qui abrite des institutions pour handicapés. Nuage Vert a présenté Voir / ne pas voir les handicaps avec le Centre des 3 Chênes à Rilhac-Xaintrie. Nuage Vert a aussi sauvé l’oeuvre du sculpteur de Xaintrie Gabriel Audebert et publié le livre de Marc Décimo, grand spécialiste des questions d’ « art brut ». Un partenariat est établi de longue date avec la Fondation John Bost à La Force en Dordogne et quelques collections ont été rassemblées autour de François Tosquelles à Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère (avec Tzara qu’illustre Miro, Fanon, Ferdière et Artaud à Rodez, Dubuffet, André Breton…), dont l’édition originale en 1946 de l’album de Paul Eluard Souvenirs de la maison des fous illustré des dessins réalisés sur place en août 1945 par Gérard Vulliamy ou Parler seul de Tristan Tzara dans l’édition de 1955 signée par l’auteur de ces poèmes (sans majuscule et sans ponctuation) écrits en 1945 à l’hôpital de Saint-Alban sur l’invitation du Dr Lucien Bonnafé
Voici la signature de Tristan Tzara (Samuel Rosenstock) en 1955. Tzara, d’origine roumaine, a créé le mouvement Dada en Suisse (1916 à Zurich) pendant la Première Guerre mondiale. Cette dérision bouscule tout l’art du XXe siècle. Nuage Vert s’attache à garder des pièces originales uniques, signées, en l’occurence Parler seul dédicacé par Tzara le 11 novembre 1955 pour Christian Audejean, critique à la revue Esprit. Parler seul est écrit à l’hôpital de Saint-Alban en 1945 et est édité dans une première version en 1950 chez Maeght illustrée de 75 lithographies de Joan Miro (dont Nuage Vert conserve l’annonce dans la revue grand format illustrée Derrière le miroir éditée en mai 1950 pour l’exposition de Miro à la Galerie Maeght. Textes de Raymond Queneau, Jacques Prévert et Michel Leiris)
Nuage Vert conserve la brochure originale de la Compagnie de l’Art Brut d’octobre 1948 avec un appel aux médecins psychiatres rédigée par Jean Dubuffet. Voici le bulletin d’adhésion. Nuage Vert conserve aussi le catalogue d’octobre 1949 avec son célèbre titre : L’art brut préféré aux arts culturels (Auguste Forestier, découvert par Dubuffet à Saint-Alban en septembre 1945, y est notamment exposé). Cet exemplaire des collections de Nuage Vert est intéressant car il est dédicacé postérieurement en 1961 par René Drouin à Carl Fredrik Reuterswärd à qui il a appartenu, artiste pacifiste suédois, célèbre auteur de la sculpture du pistolet noué et ami de John Lennon. De son côté, l’artiste tchèque Jan Krizek émigre en France en 1947 et est exposé dès novembre 1947 au Foyer de l’Art Brut à Paris dans une exposition collective (au sous-sol de la galerie Drouin place Vendôme). Ce Foyer de l’Art Brut présente le 13 février 1948 sa première exposition personnelle Jan Krizek, sculpteur avec une plaquette rédigée par Michel Tapié. L’artiste et son épouse quitteront Paris en 1962 pour s’installer à Goulles en Xaintrie où il construit des cabanes et vit d’apiculture jusqu’à sa mort en 1985. Anna Pravdova, conservatrice à la Galerie nationale de Prague, a beaucoup fait pour valoriser avec le FRAC Limousin son oeuvre très singulière. Nuage Vert conserve quelques objets des cabanes et des reportages photographiques et travaille avec Anna Pravdova qui est venue plusieurs fois avec Bertrand Schmitt. Ainsi le 22 juillet 2017, lors d' »Histoires de Passages… », un hommage aux Krizek a été rendu devant les cabanes
Catalogue Jan Krizek dans les collections de Nuage Vert avec un texte de Michel Tapié au Foyer de l’Art Brut à Paris (sous-sol de la galerie René Drouin place Vendôme) pour son exposition personnelle inaugurée le 13 février 1948 (ce catalogue a appartenu, avant Nuage Vert, à la collection de la bibliothèque du musée Solomon R. Guggenheim de New York). Krizek deviendra en 1955-58 membre du groupe surréaliste (il rencontre la surréaliste tchèque Toyen en 1954 et participe en janvier 1955 à Medium n°4 avec Wifredo Lam). Il signe des tracts que Nuage Vert conserve comme Medium, dont celui du 18 février 1958 « DEMASQUEZ LES PHYSICIENS, VIDEZ LES LABORATOIRES » soutenant le CLAN (Comité de Lutte Anti-Nucléaire). Krizek construit en 1962 ses cabanes à Goulles en Corrèze où il vit en autarcie avec son épouse (Nuage Vert a réalisé des reportages photos avant 2020). Ci-dessous une grille confectionnée par lui pour ses activités d’apiculture (il fabriquait tous ses instruments et outils : nous avons aussi un entonnoir et un porte-pot en fil de fer)
Chambre du couple Krizek dans les cabanes construites en 1962 à Goulles en Xaintrie. Krizek est un artiste important et indépendant, d’origine tchèque et venu en France en 1947. Il est un des premiers à être exposé au Foyer de l’Art Brut, participe au groupe surréaliste, réalise des sculptures, des dessins, des peintures, des estampes avec grande liberté, vivacité, humour, expose à côté de Picasso, Dubuffet, Miro. Son choix d’une vie modeste, autarcique, en construisant son habitat, en cultivant et en élevant, en faisant de l’apiculture, est une démarche écologiste de façon très précurseuse. Avec Marinette Cueco, enfant d’Argentat, c’est l’artiste le plus considérable ayant vécu sur le territoire. Il devient urgent de sauver les cabanes de la disparition
Fonds thématiques locaux et nationaux
- fond biodiversité
- fonds arbres, bois, forêt
- fonds herbiers
- fonds jardins
- fonds patrimoine architecture
- fonds ruines (Tours de Merle et images de ruines)
- fonds pommes
- fonds noix
- fonds châtaignes
- fonds champignons
- fonds rapaces (et oiseaux)
- fonds loup
- fonds dodo et animaux disparus ou en danger
- fonds culturodiversité (langues, vêtements, modes de vie…)
- fonds migrations (émigrations, immigrations)
- fonds Peuple et Culture Corrèze
- fonds femmes, féminisme
- fonds handicaps (collaborations avec les institutions corréziennes sur les handicaps et la Fondation John Bost à La Force en Dordogne, pièces historiques sur Eluard, Tzara, Tosquelles, Fanon à l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère et sur l’art brut)
- fonds nourriture, cuisine, gastronomie
- fonds Art nouveau, Jugendstil (art et nature, agriculture, loisirs, symbolisme, vie quotidienne, arts décoratifs, caricature…)
- fonds architecture, urbanisme
- fonds cabanes, Tiny Houses (cabanes locales Krizek, estampes anciennes, maquette grand format de la cabane de Thoreau, photos et dessins, Guy Rottier, La Fiancée du pirate avec Bernadette Lafont…)
- fonds architectures écologiques
- fonds eau
- fonds agriculture, paysannes et paysans
- fonds élevage
- fonds animaux domestiques
- fonds porc, cochon
- fonds viticulture
- fonds histoire environnementale et écologie (dont marteau de la COP21 dédicacé par Laurent Fabius à Nuage Vert)
- fonds réchauffement climatique
- fonds nuage, météo, climat et représentations des nuages
- fonds pollutions
- fonds épidémies-pandémies, COVID-19, peste, variole, choléra, grippe espagnole, poliomyélite, SIDA, EBOLA, rats, puces…
- fonds médecine, médicaments
- fonds énergies renouvelables
- fonds électricité, EDF, énergie, barrages
- fonds transports
- fonds gabares, vie fluviale (Dordogne et autres)
- fonds tourisme
- fonds camping, caravaning
- fonds marche à pied (randonnées, transhumances, sportive, loisirs, culture, politique…)
- fonds naturisme, nudisme
- fonds chasse
- fonds pêche
- fonds poissons (de rivière)
- fonds sport
- fonds canoé et sports d’eau
- fonds vélo
- fonds rugby
- fonds accordéon (Maugein, Jean Ségurel et autres…)
- fonds parapluie (Piganiol et autres, Aurillac)
- fonds pacifisme (autour du pacifisme entre-deux-guerres)
- fonds Cahors mundi (1949), Garry Davis et les Citoyens de la Terre
- fonds colonisations/décolonisations
- fonds hippies et contre-culture, Beat Generation
- fonds combats antinucléaires
- fonds flore Corrèze-Limousin
- fonds faune Corrèze-Limousin (espèces menacées)
- fonds mines et minéralogie Limousin
- fonds journal La Montagne et médias locaux
- fonds science-fiction (cinéma, pulps, dystopies…)
- fonds bande dessinée des années 1930 et 1940 (de Mickey à Vaillant avec René Moreu)
- fonds super-héros et super-héroïnes à travers les romans populaires (Sue, Dumas, Verne, Leblanc avec Lupin et Leroux…), le cinéma (Fantômas, Musidora…) et la bande dessinée
- fonds photographique Lapie réalisé pour usages pédagogiques entre 1955 et 1959 avec des photos noir et blanc aériennes sur tout le territoire (plus de 70 photos en très beaux tirages papier avec certaines issues de la donation de Simon Charbonneau)
- fonds IA (Intelligence Artificielle)
- fonds idiotie
- fonds histoire d’Histoires de Passages (dons d’artistes, savants, artisans…)
Affiche originale du film de Jean Grémillon sur un scénario de Jacques Prévert sorti en 1943 et qui est tourné au barrage de l’Aigle, haut lieu de la Résistance (coll. Nuage Vert). Nuage Vert conserve une précieuse collection d’affiches originales du cinéma de Prévert, comme d’ailleurs un ensemble de plus de 50 affiches des films de Michel Serrault, qui vécut à Argentat au début de la Deuxième Guerre mondiale
Chaussures godillots à semelles de bois pour marche faisant partie des stocks dans l’armée française des années 1930. Une très importante collection de pièces historiques diverses sur l’histoire de la marche depuis le XVIIIe siècle a été rassemblée pour l’exposition et le livre LA MARCHE, UNE FAÇON DE PENSER ? en 2022 avec la collaboration notamment d’Antoine de Baecque ou de Kenneth White et le partenariat de La Dordogne de Villages en Barrages et la Médiathèque Xaintrie-Val’Dordogne. Un livre de 322 page a été édité
Ces expositions thématiques sur des sujets de vie quotidienne ont été commencées en 2018 par MANGER. Nourriture, gastronomie, santé en Corrèze et ailleurs qui fut l’occasion d’une collaboration avec le Musée du Vivant et de collecter des collections nombreuses sur ces thèmes, mêlant vie quotidienne, arts, pop culture sur 200 ans.
Antoine de Baecque pour une conférence marchée à Hautefage le samedi 2 juillet 2022 après l’inauguration des deux expositions « La marche, une façon de penser » à Nuage Vert et à la médiathèque Xaintrie Val’Dordogne (une histoire générale de la marche en deux volets présentant une sélection de pièces originales venant des collections de Nuage Vert)
Guide touristique des Tours de Merle en Xaintrie années 1950-1970. Nuage vert conserve affiches anciennes, cartes postales et fonds photographiques sur les Tours de Merle en Xaintrie, site majeur du Moyen Age (ainsi qu’un fonds Georges de Caunes, auteur du son et lumière des Tours de Merle).
Autour du thème lié à « Les Tours de Merle et la poétique des ruines« , Nuage Vert a réuni des estampes anciennes, que ce soit par Jacques Callot ou la Description de l’Egypte ou des tours et châteaux en ruines en Auvergne ou en Palestine ou en Allemagne et en Ecosse. Ici, une très belle estampe d’après un tableau d’Hubert Robert sur Paris en 1788 avec la Tour de l’Horloge après la destruction des maisons du pont au Change (eau-forte réalisée 1838). Ce thème des ruines idéalisées comme nouvelle forme de beauté (ruines antiques), des ruines nostalgiques (traces d’un passé révolu) ou des ruines accusatrices (la destruction de la cathédrale de Reims pendant la Première Guerre mondiale, Guernica et les villes en ruines ou les bouddhas de Bâmiyân…), jusqu’à aujourd’hui, est un axe de recherches pour Nuage Vert. Alain Schnapp (qui a dirigé l’Institut National d’Histoire de l’Art, auteur en 2020 au Seuil d’Une Histoire universelle des ruines) a bien voulu accepter de venir évoquer ces questions.
Carte postale de 1932 reproduisant l’affiche pacifiste de Jean Carlu, premier photomontage sur les femmes et les enfants subissant les bombardements aériens (photo d’André Vigneau). Cette image des collections, avec la carte de 1937 lors de la guerre d’Espagne, sont exemplaires des combats pacifistes et aussi féministes (les femmes écrivent à Roosevelt en 1937), tout en étant une date dans l’histoire du photomontage pour les arts plastiques (parallèlement au travail déjà commencé par John Heartfield en Allemagne). Voilà durant l’entre-deux-guerres une vision dystopique que Nuage Vert a documentée pour une exposition et un livre réalisés en 2021 (notamment au travers de la littérature et du cinéma depuis le XIXe siècle : LA FIN DU MONDE NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI). Ces réflexions sur guerre et paix, propagandes et représentations, concernent bien sûr l’exposition et le livre d’octobre 2023 : PACIFISTES Chercher une pensée-monde entre deux guerres : : Tolstoï, Wells, Rolland, Barbusse, Gandhi, Huxley, David-Néel, Zweig, Russell, Breton, Einstein, Curie, Boye, Istrati, Césaire, Senghor, Poulaille, Weil, Berl, Giono, Messac, Mounier…
Donner des éléments de compréhension du présent par l’Histoire longue, voilà ce qui a aussi été l’objet en 2020 de l’expo et du livre MONTRER L’INVISIBLE. Ca ressemble à quoi un virus ? (grâce à des collections rassemblées depuis le XVIIe siècle) ouverte le 16 mai 2020 juste au sortir du confinement (ci-dessus, une gravure à l’eau-forte de Moreau et Delvaux sur la Secte des Flagellants lors de la Peste Noire de 1348, réalisée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle). MONTRER L’INVISIBLE fut, en mai 2020, la première manifestation muséale sur la planète consacrée à analyser l’histoire des représentations des virus avec contributions d’artistes et d’enfants. C’est la vocation d’un musée forum, lieu pour donner des repères et permettre des échanges sur l’actualité collective.
En 2019, la guerre d’Espagne en bandes dessinées avec le grand prix Artemisia fut l’occasion de creuser l’histoire locale. En effet, le Limousin, uniquement en 1939, a accueilli 8000 réfugiés espagnols. Une rencontre fut organisée dans l’exposition avec les descendants le 9 février 2019 pour un échange de témoignages particulièrement touchant
Hervé Bernard est né en 1958 à Enghien-les-Bains en région parisienne. C’est un créateur d’images qui utilise aussi bien la photographie, le cinéma, la vidéo et intervient sur des produits multimedia en ayant une réflexion théorique. En 2010, il participe à l’exposition marquante au Pavillon de l’Eau à Paris : La crue de 1910 et aujourd’hui ? En 2011, il expose dans la continuité Vivre avec l’eau à l’Institut culturel français d’Amsterdam. En 2021, il fait une importante donation à Nuage Vert de photographies montrant les effets potentiels d’une montée des mers sur Paris ou Amsterdam avec des vues avant-après (place de la Bastille, l’escalier du métro Odéon, le Grand Palais, le Rijksmuseum d’Amsterdam, la station de métro Concorde). Son travail en l’occurrence n’est pas seulement technique ou de science-fiction. Il est troublant et donc utile. Il est aussi poétique, quand la ville devient cité lacustre. C’est bien là la force de ces images nous parlant directement de changement climatique.
Speedy Graphito derrière la fresque réalisée sur la Médiathèque pour les Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… »
Gilles Clément, auteur notamment du Jardin planétaire, le 19 juillet 2018 à Saint-Chamant (de dos, assis avec une casquette Inuit, l’artiste Jacques Villeglé). Cette même année, le 20 juillet, Camille Joyeux de la Ferme du Bec-Hellouin parle de permaculture dans un débat animé par Marc Dufumier (président de la Fondation René Dumont) qui collabore depuis 2014 et supporte très activement chaque année les actions de Nuage Vert (des textes signés inédits sur l’agriculture et la biodiversité et des images font partie des collections). Nuage Vert est ainsi, avec de nombreuses participations, un lieu d’échanges pour toutes ces réflexions et pratiques d’un rapport différent à l’agriculture et à l’environnement (« rétro-futuro », mêlant retour de pratiques anciennes et innovations).
photo amateur de juillet 1931 montrant un bébé au ballon de rugby. Elle fait partie du fonds « rugby des campagnes » qui documente l’histoire de ce sport à travers affiches, objets, photos, revues… Pierre Villepreux a bien voulu prêter sa collection personnelle pour l’exposition de 2021 et a donné un trophée à Nuage Vert
A l’occasion du passage du Tour de France le 10 septembre 2020 en Corrèze, reconstitution de la Roue de bicyclette de Marcel Duchamp en 1913 (aujourd’hui disparue) –premier des « ready-made », même s’il ne la nomme pas ainsi– par Jean-François Beaud. Entre action artistique internationale et signe pour les mobilités douces. Cette action a été combinée en effet avec le soutien à l’émergence d’une activité entrepreneuriale liée à l’innovation environnementale avec le lancement du vélo Le Corrézien par Dean Philippe Guigo (en bambou local).
Le fonds photographique LAPIE est un recensement des paysages français urbains, industriels ou naturels entre 1955 et 1959 grâce à des photographies aériennes prises à basse altitude tirées sur papier en grand format et à visée pédagogique (il provient d’un don de Simon Charbonneau avec des photos ayant appartenu à Bernard Charbonneau, pionnier de l’écologie, et d’une donation par le photographe Yves Desbuquois). Ici, le bocage au sud de Saint-Brieux (photo n°59). L’entreprise LAPIE, fondée par Roger Lapie et basée en banlieue parisienne à Saint-Maur-des-Fossés, était spécialisée dans l’édition de cartes postales photographiques. Elle a fait faillite en 1965
Des générosités : Erro et Ricardo Mosner (qui exposa en 2019 lors des Rencontres-Promenades et donna deux grands dessins à Nuage Vert) devant la toile géante offerte par Erro à Nuage Vert avec son collage original. On reconnait à droite le dessin créé et donné par Cabu en décembre 2014 pour les Rencontres-Promenades 2015 et à gauche celui offert par Pétillon en 2017
La toile originale grand format créée spécialement et offerte à Nuage Vert sur Argentat-sur-Dordogne avec son collage (de droite à gauche, Erro et son épouse et Laurent Gervereau) dans l’exposition Erro à la médiathèque Xaintrie Val’Dordogne, inaugurée le jeudi 18 juillet 2019 lors des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… »
Un moment inoubliable : le Potlatch pour Erro où, à Neuville le vendredi 19 juillet 2019, toute la population et les voyageuses et voyageurs fêtaient lors d' »Histoires de Passages… » l’anniversaire des 87 ans d’Erro. En retour, très généreusement, Erro découpait une toile grand format en morceaux tous différents et signait et offrait une petite toile originale à chaque personne du public à la nuit tombée après le repas collectif. Speedy Graphito (à droite) aida joyeusement Erro (à gauche) pour ce découpage créatif
Fonds comparatistes internationaux
Ces collections sont constituées de pièces rares venues de différents continents. Liste des origines géographiques par continent (premières indications partielles, car il y a dès à présent d’autres pays représentés) :
Europe
- France (marteau de la COP21 dédicacé par Laurent Fabius)
- Allemagne
- Grande-Bretagne
- Italie
- Espagne
Afrique
- Afrique du Sud
- Burkina Faso
- Mali
- Sénégal
Asie
- Indonésie
- Japon
- Mongolie
- Chine
- Inde
Amérique
- Etats-Unis
- Canada (et Nunavik)
- Mexique
- Brésil
- Pérou
- Chili (île de Pâques)
- Bolivie
Océanie
- Australie
- Nouvelle-Zélande
- Wallis et Futuna
Jean-Claude Biraben, La Planète Terre (les sculptures poétiques en bois peint de ce musicien de jazz de Toulouse plasticien interrogent notre quotidien : ici vous noterez qu’au temps des bouleversements climatiques, les terres ont remplacé les mers et inversement). Le galeriste Roger Roques de Gaillac a donné à Nuage Vert un ensemble important de sculptures de Biraben
André Chabot est un artiste occupé par les cimetières depuis les années 1970. Il a réalisé des centaines de milliers de photographies à travers la planète (aujourd’hui en cours de rassemblement au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône). Il a créé des installations et de nombreuses publications. Il est venu avec Anne Fuard-Chabot –son épouse et complice collaboratrice si active– plusieurs fois aux Rencontres-Promenades « Histoires de Passages ». En 2016, alors qu’Anne avait failli disparaître, il investit le cimetière de Saint-Bonnet-le-Tours-de-Merle par une installation d' »alliances », ces mains qui se tendent entre les vivants et les morts. Moment d’émotion intense qui marque celles et ceux présents. A Reygades en 2019, il offre une oeuvre pérenne devant la mise au tombeau (qui est une « déploration ») et une autre devant le cimetière. Nuage Vert réalise en 2020 (année du COVID) le livre et l’exposition PORCELAINES DE LA MORT dans les cimetières du Limousin à la Chine avec donation d’un ensemble important de photographies et tirage sur bâche. André Chabot écrit pour le livre, ainsi qu’André Stas depuis Spa et Marc-Olivier Gonseth, directeur du musée d’ethnographie de Neuchâtel. André Chabot accompagne Nuage Vert de sa générosité pour PACIFISTES et d’autres manifestations. En 2024, l’artiste donne toutes ses publications et cartes postales (préparant aussi une donation de photos autour de NATURE DANS LES CIMETIERES, CIMETIERES DANS LA NATURE). Et Nuage Vert reçoit le 2 avril 2024 cette sculpture en bronze créée vers 1990, pièce unique de petits cochons amoureux sur leur tombe avec l’épitaphe : QUAND LE TEMPS N’AURA FAIT DE NOUS QU’UNE POUSSIERE, NOS REGRETS SE LIRONT TOUJOURS SUR CETTE PIERRE
Une des photographies des collections André Chabot, données pour l’exposition PORCELAINES DE LA MORT en 2020. Nuage Vert conserve livres, cartes postales, photos sur bâche, sculpture et de nombreuses compositions numériques, ainsi que des films sur les installations de cet artiste qui consacre ses créations aux tombes de la planète, dans une réflexion sur la mort dans la vie
Voici le dessin original aux crayons de couleur qui a servi pour créer le 4 pages publicitaire de lancement en 1927 (sortie en 1928) du film La Madone des Sleepings de Maurice Gleize et Marco de Gastyne d’après le roman à très grand succès de Maurice Dekobra. Ci-dessous, couverture des éditions en fascicules populaires des années 1920 racontant les aventures de Rouletabille (écrite par Gaston Leroux, cette édition est de 1922). Maurice Leblanc (Arsène Lupin) comme Gaston Leroux (Rouletabille) accompagnent un mouvement liant le cinéma (Louis Feuillade avec Musidora, Fantômas, Belphégor…) et la littérature populaire (L’Homme à l’hispano mis en images par Julien Duvivier). Nuage Vert s’est intéressé à ces thèmes et a collectionné aussi bien des bandes dessinées que des éditions de romans populaires illustrés car c’est là que naissent les super-héros et super-héroïnes, souvent liés aux guerres (Musidora dans Les Vampires qui fascine les surréalistes, notamment André Breton et Louis Aragon dont la pièce Le Trésor des Jésuites écrite pour Musidora est citée dans la rare revue dada-surréaliste à numéro unique MIDI A MIDI en février 1930 conservée à Nuage Vert) ou aux crises (Buck Rogers en 1929 et Flash Gordon-Guy L’Eclair) et à ce besoin de se rassurer. C’est une période où l’image des femmes (la « garçonne » aux cheveux courts, comme cette « Madone des Sleepings » fonçant dans les trains de nuit) change avec –pour une société privilégiée– des personnalités indépendantes et aventureuses. C’est là aussi, durant les années 1920 et 1930 que le rapport à la planète change avec une conception d’un monde fini où on se déplace vite en avion, paquebot, auto, moto… L’imaginaire adulte et enfantin (les aventures de Tintin) en sont remplies (ici la voiture chez Gaston Leroux). Ces mythes et ces images continuent de hanter la pop culture et constituent le moyen de comprendre les grandes mutations du siècle dernier comme nos enjeux actuels. Tout cela est traité à travers le livre et l’exposition en 2024 : DE MICKEY A VAILLANT Super-héros et super-héroïnes, littérature populaire et cinéma (Musidora, Fantômas, Arsène Lupin…), influences américaines dans la première moitié du XXe siècle
Œuvres d’artistes (par ordre alphabétique)
Il s’agit d’une toute première liste qui ne reprend qu’une très petite partie des artistes représentés.
- – Cesar Aguilera (Ile de Pâques)
- – Alika (peintures et album photo sur sa réserve pour singes hurleurs au manoir de Verliac en Dordogne)
- – Guillaume Andelot (sculpture en bois de 2016 d’après l’affiche de Cabu pour Histoires de Passages 2015 et 2 grandes sculptures sur le rugby)
- – Jean-Pierre Andrevon (science-fiction et écologie avec un dessin original)
- – Claire Angelini (installation autour de l’acteur Aimos, créée en 2019 pour l’exposition Lumière d’été, Prévert et le cinéma)
- – Jean-Marie Arnon
- – Fernando Arrabal (long mail illustré à Nuage Vert au temps de virus, janvier 2021)
- – Emilio Atzei (sculpteur sarde, émigration italienne à Tulle)
- – Gabriel Audebert (l’essentiel de l’oeuvre : bustes de personnages réels ou artistiques avec Van Gogh et Modigliani)
- – Joël Auxenfans
- – Eugénie Bachelot-Prévert (peintures et mur peint sur le bâtiment de Nuage Vert)
- – Katrin Bäckes et Sylvain Tanquerel (images numériques)
- – Claude Baillargeon (ensemble d’affiches originales données lors de la création de l’avenue Baillargeon à Argentat)
- – Bernard Bardi (très important fonds de photographies de Xaintrie, des Tours de Merle et du pays d’Argentat)
- – Hervé Bernard (ensemble de photographies montrant –avant et après– la montée des eaux, présentées notamment au Pavillon de l’Eau à Paris et au Musée du Vivant-AgroParisTech)
- – Jean-Claude Biraben (importante donation de ce sculpteur post-surréaliste, musicien de jazz à Toulouse)
- – Guy Bodson (Guy Bodson oeuvre depuis 1945 et fait l’école des arts appliqués ; membre du groupe surréaliste en 1959, situationniste et ‘pataphysicien, il détourne l’art dans toutes ses dimensions. Il a donné à Nuage Vert l’ensemble de son oeuvre)
- – Gus Bofa (albums et publications de cet artiste né à Brive)
- – Diane de Bournazel
- – Michel Bouvet
- – Jean-Claude Bouyat (photos arbres Xaintrie, Corrèze, Limousin)
- – Cabu (dessin original de la dernière affiche réalisée par Cabu pour Histoires de Passages)
- – André Chabot
- – Nicole Claveloux
- – Pierre Collenot
- – Pierre Collombert (97 photos grand format tirées et encadrées par cet auteur qui sillonne depuis les années 1960 les campagnes françaises : c’est LE photographe de la paysannerie et de ses évolutions)
- – Tanguy Crovisier (importante donation de toiles et de dessins de cet artiste vivant dans la forêt à Saint-Martin-la-Méanne)
- – Henri Cueco (quelques tirages)
- – Marinette Cueco (très belle donation d’une installation avec 3 herbiers géants datant de 2005-2006)
- – Honoré Daumier (publications originales)
- – Valérie Debure (Nous Travaillons Ensemble)
- – Yves Desbuquois (donation de photos sur les Hobos et autres sujets comme une série de sténopés sur Jacques Brel)
- – Diadji Diop (don de la sculpture du Coulobre première version, d’un autoportrait sculpté Duel en plâtre peint de 2006 et du dessin original du Coulobre)
- – Jean Dobritz (très importante donation de dessins sur nature, écologie, sport, économie…)
- – Gustave Doré (estampes)
- – Henri Gustave Jossot (publications), Grandjouan, Henri de Toulouse-Lautrec (1895) et d’autres dessinateurs autour de 1900 (Art nouveau et Jugendstil)
- – Dubout (publicités médicales années 1950)
- – Marcel Duchamp (reconstitution de la Roue de bicyclette disparue de 1913 par Jean-François Beaud)
- – Erro (collage original et toile de 5,50m sur Argentat, estampes)
- – Louis Forton
- – Gg (nombreux dessins originaux notamment sur les arbres, création du logo, dessins d’Histoires de Passages)
- – André Gill (publications originales)
- – Michel Gondry (court-métrage sur Boris Vian)
- – Jules Grandjouan
- – Jean-Jacques Grandville (éditions originales, estampes)
- – Michel Granger (oeuvre originale et très important fonds d’estampes, affiches, cartes postales)
- – Grapus (travaux pour Peuple et Culture)
- – Jacques Hennequin (le plus grand maquettiste de jardins en France a donné toutes ses archives et de très nombreuses maquettes originales de jardin avec un fonds classé de milliers de photos de jardins)
- – Hergé (édition originale du Petit Vingtième)
- – Guy Hersant (livre dédicacé à Nuage Vert : Un photographe en campagne 1983-1984)
- – Bernard Heuvelmans (photos animaux manoir de Verliac, Dordogne)
- – Alex Jordan
- – Frantizek Kupka (publications satiriques originales)
- – Denis Lebioda
- – Marie-Hélène Le Ny
- – Gérard Lesbordes (entomologie corrézienne et internationale, très important fonds photographique aussi)
- – Claire Malary
- – Nikita Mandryka
- – Frans Masereel
- – Yao Metsoko (poissons imaginaires et diverses oeuvres)
- – Mister Local-Global
- – Joan Miro (lithographies chez Maeght pour son exposition de 1950 et Jamais seul de Tristan Tzara écrit en 1945 à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole)
- – Chantal Montellier (fresque René Dumont et planches originales historiques)
- – René Moreu (très importante donation de ses peintures et documentation avec une collection bandes dessinées et livres illustrés)
- – Ricardo Mosner
- – Alexis Nouailhat (très importante donation d’aquarelles ornithologiques du monde entier et documentation, affiches, fonds référent sur cet artiste naturaliste brillant très tôt disparu)
- – OuPeinPo (Ouvroir de Peinture Potentielle) expose à Argentat et donne une toile collective d’Eric Rutten et Philippe Mouchès ainsi qu’une performance de Thieri Foulc à partir de cadres vides. George Orrimbe, qui a son atelier en Corrèze, offre L’Arbre de Corrèze à Nuage Vert
- – Paella ? ou Paella Chimicos (importante collection d’images collées dans la rue, livres et une peinture sur toile grand format réalisée spécialement)
- – Gérard Paris-Clavel (travaux pour Peuple et Culture à Tulle)
- – Marc Pataut (travaux pour Peuple et Culture à Tulle)
- – Jacques Patureau (importante collection géologique sur Argentat)
- – Monique Perrot
- – Kiki Picasso (brochure dédicacée à Nuage Vert et NFT réalisé pour Nuage Vert)
- – Pétillon
- – Plantu (dessinateur au Monde, il donne a Nuage Vert un ensemble de dessins sur la manipulation des images formant une exposition)
- – Bernard Plossu (40 tirages originaux sur toute sa carrière autour du thème de l’eau)
- – Plonk & Replonk
- – Benjamin Rabier (publications originales)
- – groupe RADO
- – Louis Rollinde
- – Emilie Sajot (mur peint à Saint-Privat)
- – Sem (Georges Goursat)
- – Sempé (dessins publicitaires médicaux sur les saisons, le climat, 1957)
- – Sinono
- – Speedy Graphito (important tryptique peint Air-Terre-Eau)
- – André Stas
- – Théophile-Alexandre Steinlen (publications originales)
- – Henri de Toulouse-Lautrec (publications originales)
- – Elizabeth Towns (sténopés)
- – Villeglé (toile de 3m x 4,20 m sur les définitions de l’art)
- – Félix Vallotton (publications originales)
- – Gérard Vulliamy (dessins pour l’album de Paul Eluard Souvenirs de la maison des fous, édition originale 1946)
- – Christelle Westphal (très important ensemble photographique réalisé avec la population d’Argentat)
- – Pascal Widemann (très important fonds photographique naturaliste)
- – Will
- – Willem (dessin original en couleur pour un poster sur Boris Vian)
- – Ye Xin (dessins originaux marouflés sur toile, dont un en hommage à Cabu et sa dernière affiche en 2015 pour Histoires de Passages)
- – Pierre Zahnd (peintures, dont les Tours de Carbonnières et un rare autoportrait de dos)
Détail d’une peinture à l’huile sur toile de Guy Bodson sur les débuts du cinéma (avec allusion au Voyage dans la Lune de Georges Méliès en 1902). Guy Bodson a commencé son oeuvre extrêmement et volontairement très diverse après 1945. Il entre au groupe surréaliste en 1959, se rapproche des situationnistes en 1963 et fréquente Guy Debord en 1965-66. Il donne en 2019 à Nuage Vert l’ensemble de son oeuvre, soit une relecture parodique de l’art comme Francis Picabia et des oeuvres « situationnistes », critiques violentes de la guerre au Vietnam, des guerres en général et de publicité et propagandes. Par l’intermédiaire de René Riesel, qu’il rencontre en 1966-67, il est sensibilisé à la critique environnementale matérialisée par L’Encyclopédie des nuisances. Il est pataphysicien depuis les années 1960 et membre du Collège de ‘Pataphysique au début des années 1970. Il co-dirige la revue pataphysico-situationniste Aux Poubelles de la Gloire de 1976 à 1979, puis participe aux Peintres d’Histoire à partir de 1989 (expositions à Naples, galerie Pascal Gabert près du Centre Pompidou et au Kubus à Hanovre). Nuage Vert conserve la quasi totalité (des centaines de toiles variées par séries) de l’oeuvre de GUY BODSON, SURREALISTE, SITUATIONNISTE, ‘PATAPHYSICIEN, DETOURNEUR DE L’ART !
Deux dessins à l’encre de Chine par Alex Jordan formant un diptyque sur les dystopies. Alex Jordan fut Meisterschüler de Josef Beuys à l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf. Il rejoint le fameux groupe de graphistes Grapus en 1976 et fonde, quand les protagonistes se séparent, Nous Travaillons Ensemble. En 1985, il est à l’initiative du Bar Floréal, collectif de photographes
Ye Xin a fait les Beaux-Arts de Pékin. Il enseigne la calligraphie à l’université Paris VIII. C’est un artiste complet, pratiquant la peinture, l’écriture, le dessin, la narration. Son travail est une passerelle entre les cultures chinoises et françaises (une oeuvre donnée à Nuage Vert évoque Victor Hugo et les chevaux chinois). Il a rendu hommage à Cabu et à sa dernière affiche pour Histoires de Passages en offrant une peinture sur toile. Le voici le 21 juillet 2017 lors des Rencontres-Promenades faisant une brillante démonstration sur l’histoire de la calligraphie chinoise, cette peinture-écriture où le mot est image. Ye Xin a donné en 2022 à Nuage Vert un ensemble important d’oeuvres originales (une peinture grand format sur papier et l’ensemble des dessins préparatoires). Ils forment l’amorce de l’exposition en 2025 : LA PEINTURE EST UNE ECRITURE à travers l’oeuvre de Ye Xin, artiste et calligraphe chinois
Henri de Toulouse-Lautrec, Aux Folies-Bergère, Brothers Marco (étude de disloqué), paru dans Le Rire n°59 du 24 décembre 1895. Toulouse-Lautrec, lui-même handicapé, représente des corps « anormaux », atypiques, à l’inverse des modèles de son temps. Cette parution originale fait partie d’un ensemble de revues illustrées autour de 1900 dans les collections de Nuage Vert qui illustrent ainsi les « à-côtés » de la société du temps avec, outre Lautrec, d’autres dessinateurs brillants comme Vallotton, Jossot, Kupka ou Grandjouan ou Steinlen, des revues comme L’Assiette au Beurre ou Le Rire ou Le Canard sauvage, et la critique de la société tant avec les Pieds Nickelés de Forton ou des libertaires comme Sébastien Faure (La Ruche) qui prônent le retour à la nature, une autre éducation, contre l’accumulation urbaine et l’automatisation humaine dans des usines polluantes, les mines assassines (le drame de Courrières en 1906 tuant 1099 personnes) ou les administrations pléthoriques des « ronds-de-cuir ». La manifestation à Nuage Vert : OSER. La vie dessinée autour de 1900 par Lautrec, Steinlen, Jossot, Vallotton, Grandjouan… est une mise en valeur et en questions de ces collections.
Dessin d’Henri-Gustave Jossot dans Le Rire du 14 décembre 1895 sur le développement du végétarisme (ici le critique Francisque Sarcey)
Tanguy Crovisier dans son atelier corrézien au milieu des bois lors de la donation de toiles et de dessins à Nuage Vert le 31 mai 2022 : L’IMAGINATION, LES PEURS ET LES RAGES DE TANGUY CROVISIER. Tanguy expérimente, change, se casse la gueule, met en image une humeur et devient par moments fulgurant. Car Tanguy est sincère et a des idées à nul autre pareil. Nuage Vert possède désormais, grâce à une magnifique et abondante donation de toiles et de dessins, des exemples de ses styles et de sa poésie, dont une série de dessins originaux grands formats sur les villages engloutis après la construction des barrages commencée en 2017 en illustration de Mémoire d’une Vallée de Philippe Marchegay
Dessin à l’encre de Tanguy Crovisier tiré de sa série sur les villages engloutis après la construction des barrages en haute Dordogne, 2017-2020
La sculpture monumentale du Coulobre présentée en 2015 à Argentat-sur-Dordogne et offerte par l’artiste Diadji Diop à Nuage Vert
Chantal Montellier, créatrice et animatrice du prix Artemisia consacré aux bandes dessinées réalisées par des femmes et dont Nuage Vert est partenaire, a conçu en 2019 cette fresque en hommage à René Dumont sur le bâtiment de Nuage Vert. René Dumont, agronome, fut le premier candidat écologiste à une élection présidentielle en 1974. Faisant d’une péniche son siège de campagne, circulant à vélo, photographié par son ami Henri Cartier-Bresson, son geste à la télévision (interviewé par Jean Carlier) montrant un verre d’eau en disant que l’eau est précieuse et qu’il y aura des guerres de l’eau participe de ses annonces prémonitoires (lancées en 1973 dans son livre L’Utopie ou la mort). Le mur a été réalisé grâce à un partenariat avec l’Ecole supérieure d’art Nord-Pas-de-Calais par Camille Barbet et Paul Bellenge. C’est le premier mur peint de Chantal Montellier et le premier consacré à René Dumont (Nuage Vert abrite les activités de la Fondation René Dumont). De l’autre côté du bâtiment, une autre artiste qui a exposé à Argentat, Eugénie Bachelot-Prévert, a créé et offert une composition poétique concernant symboles et stéréotypes corréziens.
André Malraux s’est réfugié à Saint-Chamant près d’Argentat où il inventa en 1943 la notion de « musée imaginaire ». Le sculpteur Francis Guerrier participa dès 2015 aux Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… » en dressant une sculpture monumentale « Plume d’ange » (15 mètres de haut), hommage à Claude Nougaro en présence de son épouse (ils vinrent un été à Argentat).
Francis Guerrier et Mister Local-Global se sont associés pour concevoir une oeuvre monumentale pérenne : « La Porte du musée imaginaire ». C’est un cadre géant peint doré sous lequel on passe et le tableau est une ouverture (noire mat) vers l’environnement, vers le paysage de Corrèze. Nature et culture sont ainsi rassemblées dans cet ensemble poétique déjà monté qui n’attend plus que son implantation idoine. Jouant sur l’exubérance du cadre et la sobriété du rectangle de l’oeuvre délimitant un paysage mouvant.