
SAMEDI 2 AVRIL 2022 : LA MORT DE LA TELEVISION

Comprendre et défendre la biodiversité et la culturodiversité
Le mot « Nuage Vert » est une dénomination poétique qui lie la terre (la végétation) et le ciel. Il évoque le mouvement : un nuage d’herbe qui vagabonde librement. […]
Lire la suiteUn des objets précieux et emblématiques des collections : le marteau clôturant la COP 21 sur le climat à Paris en 2015 dédicacé à Nuage Vert par Laurent Fabius […]
Lire la suiteQu’est-ce que le LabSav ? Apprendre à tout âge est la condition première de la liberté de choisir ! DECRYPTAGE DES IMAGES ET GRANDES QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES Le […]
Lire la suiteHier, mardi 15 mars 2022, nous avons eu le plaisir d’accueillir la totalité de la donation de Catherine Laporte-Moreu concernant l’oeuvre de son mari René Moreu. Il s’agit d’une donation importante pour Nuage Vert. Nous avons déjà parlé de lui sur ce site (et il est présent dans la partie sur « les collections »). Il s’agit de 125 peintures et 50 dessins sur toute sa carrière avec photos, livres, affiches, documentation. Voilà qui nous réjouit. En 2024, nous aurons à l’été deux expositions (médiathèque et Nuage Vert) pour lui rendre hommage. Il le mérite. C’est vraiment un auteur puissant et singulier ! Dont tout le travail est consacré à la nature
Voilà la camionnette en cours de chargement à Vayrac (merci Jean-François et merci Catherine et merci Céline et merci Alexandra !)
Lundi 7 mars 2022 au matin, Nuage Vert visite à Paella? (ou Paella ou Paella Chimicos, de son vrai nom Michel Palacios) dans ce lieu incroyable que sont les Frigos dans le 13e arrondissement (un lieu industriel investi par les artistes où les wagons de train étaient garés sur plusieurs étages avec leurs marchandises).
Paella est un street artiste historique issu de la figuration narrative (comme Basquiat, Keith Haring, Combas, Di Rosa ou Boisrond). Il entre aux Frigos en 1985 et intervient dans la ville avec des petits autocollants ironiques. C’est un chroniqueur philosophique du temps et du hors-temps. Sa démarche est sincère, constante, courageuse. Il place un personnage sans visage, qui est son double et le double de chacune et chacun de nous, avec des maximes.
Restons quelques instants –même si aujourd’hui il faut aboyer un slogan avec une colère feinte en 2 lignes pour « communiquer »– sur cette absence de visage. Elle est au-delà de la question du vide ou de l’universel. Paella est sans nom et sans visage, capitaine Nemo de l’Art. Il combat surtout cette nécessité impérieuse de faire image de marque pour les artistes, de se raconter, d’explorer publiquement son nombril (le vomissement autobiographique des influenceuses). Faire croire que vivre en double écran est exister. Paella inexiste. Paella a le courage de n’être rien, un étron sur un visage, un nez en bite gidouillée. Il déjoue les pièges du marketing, de l’injonction à paraître. Cela devient du courage de ne pas se vendre, tout en voulant faire création publique dans l’espace public (la rue) et vivre –modestement– de cette création. Paella est un Kafka visuel et ainsi la portée de ses visions va au-delà de la question du brio de la représentation.
Modeste et malicieux, la tête volontiers baissée et penchée (il échappe aux photographies) et la voix chuchotante, il nous a dévoilé une toile finie dans la nuit de dimanche à lundi (7 mars), en plein au milieu des événements ukrainiens, terminée à 5h30 du matin : PLUS HUMAIN QU’HIER, MOINS QUE DEMAIN.
Voilà une composition puissante et troublante qui nous parle de la folie humaine, autodestructrice, cruelle. Il a construit ces groupes sur un fond d’un jaune sali et de bleu. Plusieurs phrases nous font pénétrer un abîme en perspective : « Il n’y a pas de raison qui tienne. Il y a la nature des hommes » / « Ils prendront soin d’éviter la fréquentation des témoins de leurs petites lâchetés » / « Il leur faudra aller chercher ce qu’ils auraient tant aimé voir venir » / « On a l’impression d’avancer mais c’est la planète qui tourne ».
La toile grand format est peinte à l’acrylique. Nous la montrons ici virtuellement et le ferons physiquement le samedi 2 avril à 11h lors de l’ouverture de l’exposition sur LA FIN DE LA TELEVISION (une analyse des médias à travers les dessins de Dobritz). Venez nombreuses et nombreux !
MERCI PAELLA POUR CETTE OEUVRE FORTE QUI NOUS FAIT REFLECHIR DANS CETTE ACTUALITE UKRAINIENNE TERRIBLE. MERCI POUR LE DON DE TOUS CES PETITS PAPILLONS DESSINES ET ECRITS QUE TU SEMES ET COLLES DANS LES VILLES, SORTE DE CHRONIQUE VISUELLE DE LA VIE DE CHACUNE ET CHACUN, TEL UN LA ROCHEFOUCAULD URBAIN. Paella? est un Nicolas Poussin accusateur des massacres réalisés matériellement et dans nos têtes. Nuage Vert s’affirme ainsi comme un MUSEE-FORUM, un musée réactif qui participe à la vie de la cité en formant un lieu d’échanges et Paella? nous honore par cet acte visuel puissant et généreux.
Nouveaux regards sur les champignons !
Le vivant occupe une place minoritaire de la masse terrestre. Dans la biomasse terrestre, les champignons pèsent six fois plus (12 gigatonnes) que tous les animaux réunis.Voilà qui concerne directement la Corrèze, terre de champignons, dont le cèpe est l’emblème. Mais ne pensons pas aux seuls champignons visibles et comestibles. En Haute-Loire, à Saint-Bonnet-le-Froid, village battu l’hiver par la burle, qui est devenu un repaire gastronomique, est lancé SYLVALLIA, une initiative de l’innovation fongique du XXIe siècle (dont le journal Le Monde a rendu compte les 21-22 novembre 2021). Car le champignon n’est pas juste comestible (qui peut nourrir massivement), il nettoie, sert à bâtir des maisons, peut remplacer les plastiques sans occuper de terres arables…
Nuage Vert a rassemblé des collections (planches, sculptures, photographies, oeuvres d’artistes, documents sur le mycologue pionnier de l’écologie et de la défense de la biodiversité Roger Heim…) concernant les champignons, qui ont occupé déjà une séance des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… » avec Benoît Peyre et l’intervention artistique de Sinono et Naja Bendix en 2018 à Saint-Privat. Profitons de ce marronnier mycologique et de cette belle initiative des plateaux ardéchois (avec laquelle il faudra travailler car l’innovation mycologique est passionnante) pour annoncer notre actualité champi-passionnée de 2022 :
Dessin de Nikita Mandryka (plume, encre de Chine, aquarelle) appartenant aux collections de Nuage Vert, 2018